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L’ADN de la peste noire exhumé d’une momie égyptienne vieille de 3 300 ans

Une telle découverte contribue à réécrire l’histoire de cette redoutable maladie

momie
— chrisdorney / Shutterstock.com

L’analyse d’une dépouille momifiée vieille de près de 3 300 ans a révélé le plus ancien cas confirmé de peste en dehors de l’Eurasie, contribuant à réécrire l’histoire de cette redoutable maladie.

La signature génétique de Yersinia pestis

La peste bubonique est causée par la bactérie Yersinia pestis. Si celle-ci est connue pour s’être répandue massivement en Europe au XIVe siècle, entraînant la mort de millions de personnes, l’analyse de restes humains anciens indique que l’agent pathogène et la maladie faisaient déjà des ravages des millénaires plus tôt.

Alors que ces témoignages précoces provenaient jusqu’à présent exclusivement d’Europe et d’Asie (avec des squelettes russes vieux de 5 000 ans présentant des signes clairs d’infection), l’analyse d’une momie égyptienne conservée au Museo Egizio de Turin a révélé que la peste était également présente en Afrique du Nord à l’aube de l’âge du bronze.

L’analyse des tissus osseux et du contenu intestinal de l’individu, un homme qui vivait à la fin de la Seconde Période intermédiaire ou au début du Nouvel Empire, a révélé la signature génétique de Y. pestis, indiquant que la maladie avait déjà bien progressé lorsqu’il a succombé à l’infection.

peste-bubonique
— Kateryna Kon / Shutterstock.com

« Ce sont les plus anciennes preuves moléculaires de la présence de la peste en Égypte », écrivent les auteurs de la nouvelle étude, présentée à l’occasion de la dernière réunion européenne de l’Association de paléopathologie.

De probables épidémies

Il est à ce stade impossible d’estimer précisément la prévalence de la peste bubonique en Égypte à cette époque lointaine, mais de précédentes découvertes avaient laissé entrevoir la possibilité d’épidémies sur les rives du Nil.

Au début des années 2000, les archéologues avaient identifié un grand nombre de puces, considérées comme le principal vecteur de la maladie, sur le site archéologique d’Amarna, où résidaient les ouvriers ayant participé à la construction de la tombe de Toutânkhamon. Texte médical vieux de 3 500 ans, le papyrus Ebers évoquait de son côté des symptômes typiques de la maladie (pus et bubons).

Transportées par les rats, les puces infectées auraient potentiellement joué un rôle clé dans la propagation de la maladie au-delà des frontières de l’Égypte, avec des rongeurs grimpant sur les navires antiques et la répandant dans les ports méditerranéens.

Il y a deux ans, une étude avait lié l’épidémie de peste noire à une sensibilité accrue à certaines maladies auto-immunes chez les descendants des survivants.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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