momie
— Adwo / Shutterstock.com

De nouvelles analyses suggèrent qu’une femme momifiée découverte il y a plus d’un siècle en Bolivie aurait souffert d’une forme inhabituelle et fatale d’infection fongique.

Une forme inhabituelle et fatale d’infection fongique

Causée par l’inhalation des spores de certaines espèces de champignons Coccidioides, la fièvre de la vallée (également connue sous le nom de coccidioïdomycose) est une maladie non contagieuse documentée dans les régions arides et semi-arides du sud-ouest des États-Unis, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Généralement contractée au contact de terre ou de poussière contaminée, elle touche le plus souvent les travailleurs agricoles et les ouvriers du bâtiment.

Si elle se manifeste au départ comme une infection respiratoire aiguë à développement limité, dans 1 à 5 % des cas, elle peut évoluer vers une forme disséminée progressive, chronique et souvent mortelle, impliquant 50 % du temps de graves lésions osseuses similaires à celles documentées chez une momie bolivienne vieille de 765 ans.

Découverte en août 1897 dans l’est du pays, cette dépouille actuellement conservée au musée d’anthropologie de l’université Federico II de Naples était celle d’une femme décédée entre 25 et 35 ans, « embaumée en position assise recroquevillée ».

Comme d’autres momies andines anciennes, l’abdomen de la femme avait été rembourré avec des feuilles de coca et son crâne intentionnellement déformé pour qu’il paraisse plus allongé. Détaillée dans la revue Latin American Antiquity, son analyse radiographique a révélé « de nombreuses lésions lytiques osseuses avec cavitation centrale concentrées sur la table crânienne et les corps vertébraux », correspondant à la seconde phase de la coccidioïdomycose.

La coccidioïdomycose plutôt que la turberculose

Initialement, l’équipe pensait que l’individu avait souffert de tuberculose, maladie d’origine bactérienne présente dans les Andes au XIIIe siècle et à l’origine d’anomalies osseuses similaires. Cependant, un examen approfondi a montré que leur nature et leur localisation se rapprochaient davantage de celles de la fièvre de la vallée.

Selon les chercheurs, il s’agirait du premier cas jamais documenté dans l’ancienne Bolivie occidentale, suggérant que les femmes préhispaniques effectuaient des travaux les exposant à cet agent pathogène.

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments