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En Arabie saoudite, des chercheurs découvrent des momies animales uniques en leur genre

Il s’agit des premiers exemples connus de grands félidés momifiés naturellement

momies animales
— © Boug et al. / Research Square 2025 / CC-BY

Dans le nord de l’Arabie saoudite, les fouilles d’un réseau de grottes ont révélé plusieurs dépouilles momifiées de guépards, remontant dans certains cas à plusieurs milliers d’années.

Des conditions propices

Entre 2022 et 2023, Ahmed Boug, du Centre national pour la faune sauvage à Riyad, et ses collègues ont mis au jour les momies de sept guépards, ainsi que les restes squelettiques de 54 autres, dans les grottes de Lauga. Selon l’équipe, il s’agit des premiers exemples connus de grands félidés momifiés naturellement. Un processus favorisé par des températures stables et de faibles niveaux d’humidité.

Les guépards africains ne sont pas connus pour utiliser les grottes comme tanières ou y entreposer des carcasses. Le fait qu’une part significative des restes, vieux d’un siècle à quatre millénaires, aient été découverts dans une section uniquement accessible via un gouffre suggère que ces grands carnivores y soient accidentellement tombés. Une hypothèse appuyée par la présence d’ossements d’autres animaux (loup, hyène, gazelle et renard roux).

L’examen d’une vingtaine de crânes a révélé que six d’entre eux étaient ceux d’individus matures, quand les autres avaient entre 6 et 24 mois au moment de leur mort. Associés à la découverte des ossements de neufs juvéniles, ils suggèrent que le système de grottes constituait un abri pour les femelles et leurs petits.

— © Boug et al. / Research Square 2025 / CC-BY

Cinq sous-espèces de guépards

Il existe actuellement cinq sous-espèces de guépards, dont quatre sont observées en Afrique (Acinonyx jubatus jubatus, Acinonyx jubatus soemmeringii, Acinonyx jubatus hecki et Acinonyx jubatus raineyi). En danger critique d’extinction, le guépard asiatique (Acinonyx jubatus venaticus) ne subsiste que dans les régions montagneuses et désertiques du centre de l’Iran.

Le séquençage génétique des ossements trouvés à Lauga a révélé que l’individu le plus récent était logiquement étroitement apparenté à A. jubatus venaticus, tandis que ceux qui vivaient il y a entre 3 000 et 4 000 ans étaient plus proches du guépard du Sahara (A. jubatus hecki), laissant penser que cette sous-espèce était à l’époque présente dans la région.

Selon les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur Research Square, ces découvertes renforcent l’idée que l’ensemble des sous-espèces de guépards sont capables de s’adapter à des conditions arides, et ouvrent potentiellement la voie à la réintroduction de ces grands félidés dans la région.

Plus tôt cette année, des chercheurs avaient découvert d’intrigantes créatures momifiées dans une grotte australienne.

Par Yann Contegat, le

Source: New Scientist

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