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Stupeur en Égypte : la momie enceinte et atteinte d’un cancer n’était en fait ni l’un ni l’autre

La « Dame mystérieuse »

momie
Image d’illustration — Andrea Izzotti / Shutterstock.com

On la pensait enceinte et atteinte d’un cancer. De nouvelles analyses de la dépouille momifiée d’une jeune femme égyptienne ont révélé que les supposées preuves de ces conditions étaient en fait liées au traitement de la dépouille, mettant ainsi fin à un débat scientifique de quatre ans.

La « Dame mystérieuse »

Remontant au Ier siècle avant notre ère, la momie avait été découverte à Louxor (anciennement Thèbes) au début du XIXe siècle. Il a fallu attendre 2021 pour que les experts du Warsaw Mummy Project l’examinent, concluant qu’il s’agissait des restes d’une femme d’une vingtaine d’années, enceinte de 6 ou 7 mois au moment de sa mort.

L’utilisation de la tomodensitométrie et de l’imagerie à rayons X avait également révélé ce que les scientifiques décrivaient comme plusieurs faisceaux d’organes momifiés et un fœtus « minéralisé ». L’année suivante, un nouvel examen avait conduit à l’identification de déformations crâniennes révélatrices d’un cancer du nasopharynx.

Déjà à l’époque, ces affirmations avaient été accueillies avec un certain scepticisme. Soulignant que l’équipe de Varsovie n’avait pas réussi à « identifier la moindre structure anatomique révélatrice de la présence d’un fœtus », Sahar Saleem, de l’université du Caire, était convaincue que les mystérieuses structures identifiées à l’intérieur de la cavité abdominale de la momie étaient en réalité des « sacs d’embaumement ».

Pour mettre définitivement un terme au débat, une équipe pluridisciplinaire de 14 chercheurs s’est à nouveau penchée sur la « Dame mystérieuse ». Publiés dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences, leurs travaux ont impliqué la ré-analyse des 1 300 clichés tomodensitométriques de la momie pris en 2015.

Pas de fœtus, pas de cancer

Ceux-ci n’ont trouvé aucune preuve de la présence d’un foetus, et également réfuté la possibilité que l’acidité croissante et l’absence d’oxygène dans la cavité utérine se soient révélées suffisantes pour dissoudre des os ou des tissus mous.

Concernant les lésions attribuées à un cancer du nasopharynx, les chercheurs concluent qu’il s’agissait du résultat de la momification (avec un cerveau retiré par le nez à l’aide de crochets en bronze).

Compte tenu de l’intérêt marqué du public pour ce cas antique, ils invitent leurs pairs à explorer davantage les questions de la grossesse et du cancer dans l’Égypte ancienne.

Le mois dernier, des chercheurs avaient reniflé des momies égyptiennes pour percer les secrets de l’embaumement.

Par Yann Contegat, le

Source: Live Science

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