Depuis des mois, en Australie, les pompiers s’acharnent pour sauver au mieux et le plus rapidement possible la faune et la flore du pays ravagées par les flammes des incendies incontrôlables. Récemment, une mission secrète a permis de sauver le dernier site naturel au monde de pins de Wollemi, cet arbre découvert en 1994 et vieux de plus de 200 millions d’années.
« Une mission de protection environnementale sans précédent »
Les pins Wollemi sont des arbres très précieux pour la flore et la biodiversité de l’Australie. Grâce à une mission de sauvetage secrète réalisée par des pompiers et dévoilée le mercredi 15 janvier, ils ont pu être sauvés des flammes alors que la majeure partie du Parc naturel de Wollemi a été incendiée par le gigantesque méga feu de Gospers Mountain, au nord-ouest de Sydney. Ces arbres sont une espèce vieille de plus de 200 millions d’années. Ils étaient considérés comme une espèce disparue jusqu’à ce que le site soit découvert en 1994 en Nouvelle-Galles-du-Sud, dans le parc de Wollemi.
« Une mission de protection environnementale sans précédant a été menée pour sauver ces arbres« , a annoncé Matt Kean, ministre de l’Environnement de Nouvelle-Galles-du-Sud, dans un communiqué.
Cette mission a débuté à la fin de l’année 2019, alors que les flammes se rapprochaient dangereusement de ce site protégé. Les pompiers australiens ont alors mis en circulation des avions bombardiers d’eau afin de larguer un produit permettant de créer un anneau protecteur autour de ces pins et ainsi de les protéger au mieux des flammes. D’autres pompiers ont été hélitreuillés dans la zone où vivent ces arbres afin d’y installer un système d’irrigation leur offrant de l’humidité.
L’unique site au monde d’une espèce protégée
Le National Parks and Wildlife Service, organisme de gestion de la protection de l’environnement, aidé par le Rural Fire Service, ont souhaité garder cette mission et l’emplacement du site secrets le plus possible, les pins Wollemi étant une espèce protégée et menacée. En effet, moins de 200 pins Wollemi protégés subsistent encore aujourd’hui à l’état naturel. Ils se situent dans une gorge dans les Blue Mountains, une zone naturelle localisée au nord-ouest de Sydney et classée au patrimoine mondial de l’humanité. « Le Parc national de Wollemi est le seul endroit au monde où ces arbres se trouvent dans la nature et, avec moins de 200 restants, nous savions que nous devions faire tout ce que nous pouvions pour les sauver« , a expliqué Matt Kean.
Cette zone est également soigneusement protégée contre d’éventuelles « visites illégales qui restent une menace pour la survie des pins Wollemi à l’état sauvage en raison des risques de piétinement des nouvelles pousses et d’introduction qui pourraient dévaster la population restante« , ajoute Matt Kean.
Jusqu’à leur découverte en 1994, les pins Wollemi étaient considérés comme une espèce menacée. C’est la raison pour laquelle ils sont aujourd’hui très précieux pour la biodiversité australienne. Pour veiller à leur préservation, certains arbres de l’espèce ont également été répartis dans des jardins botaniques à travers la globe. Néanmoins, la zone sauvée de peu par les flammes est le seul site où ces arbres se trouvent encore à l’état naturel. Les pins Wollemi sont également surnommés « arbres dinosaures ». « Lorsque les pins ont été découverts en 1994, vous auriez aussi bien pu trouver un dinosaure vivant« , explique d’ailleurs Matt Kean.
Cris Brack, professeur agrégé à l’université nationale australienne, estime que ces arbres pourraient avoir jusqu’à 100 00 ans, sachant qu’ils peuvent être clonés à partir de plusieurs spécimens ou d’un seul individu. Le professeur Brack rapporte également que des études sur des fossiles prouvent que ces arbres existaient il y a entre 200 à 100 millions d’années et étaient autrefois présents dans toute l’Australie. « Il s’agit d’une espèce si remarquable en termes d’écologie et d’évolution… et qui ne se trouve qu’en Australie« , explique-t-il également.
Sauver cette région des incendies n’était pas seulement important pour la préservation de ces pins, répartis dans différents pays. En effet, la faune sauvage et les habitants sont tout aussi menacés. Depuis le début des incendies australiens, plus de 1,25 milliard d’animaux ont trouvé la mort, près de 30 personnes sont décédées, des centaines d’habitations ont été réduites en cendres et jusqu’à 100 millions d’hectares sont partis en fumée. Désormais, certaines espèces d’animaux mais aussi de plantes sont menacées d’extinction.
Par Cécile Breton, le
Source: The Sydney Morning Herald
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