Depuis l’émergence de la robotique et de l’intelligence artificielle, de plus en plus d’emplois sont en train de disparaître. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, le journalisme est l’un des secteurs nouvellement affectés par cette automatisation des emplois. Et Microsoft est l’une des premières entreprises qui semblent vouloir remplacer les journalistes par des robots.

Remplacer les journalistes par des IA : effets de la pandémie ou choix managérial ?

Microsoft prévoit de remplacer des dizaines de journalistes contractuels travaillant sur le site MSN, sur Microsoft News et sur son navigateur Microsoft Edge. Ces journalistes contractuels avaient l’habitude de collecter des informations et des références auprès des médias, de sélectionner des titres, de planifier les contenus, de tenir à jour les calendriers éditoriaux des sites d’actualité partenaires, de leur attribuer du contenu et de publier des articles sur le site de Microsoft. Maintenant, ce seront des systèmes automatisés qui sélectionneront et publieront des reportages en remplacement des journalistes sous-traitants.

Selon Microsoft, cela fait partie de leur processus d’évaluation commerciale. « Comme toutes les entreprises, nous évaluons régulièrement notre activité », a expliqué un porte-parole de Microsoft dans un communiqué. « Cela peut entraîner une augmentation des investissements dans certains domaines et, de temps en temps, un redéploiement dans d’autres. Ces décisions ne sont pas le résultat de la pandémie actuelle. » Bien que Microsoft affirme que les licenciements ne sont pas directement liés à la pandémie de coronavirus en cours, il faut noter que les entreprises médiatiques du monde entier ont été durement touchées par la baisse des revenus publicitaires.

Microsoft a ainsi tenu à se justifier et à rassurer sur le fait que ces nouvelles dispositions devraient contribuer à accroître les investissements dans certains domaines et à ouvrir de nouvelles possibilités d’emploi. Selon le Seattle Times, les journalistes contractuels de Microsoft ont été avertis que leurs services ne seraient plus nécessaires au-delà du 30 juin. Seuls les journalistes à temps plein dans l’entreprise garderont leur emploi et ce seront eux qui effectueront désormais les tâches qui incombaient autrefois aux sous-traitants et que les IA ne peuvent pas effectuer.

— The Art of Pics / Shutterstock.com

Une décision risquée de la part de Microsoft

Bien évidemment, l’annonce de cette nouvelle a été loin de ravir les journalistes qui perdront bientôt leur emploi. L’un d’entre eux a déclaré sous couvert d’anonymat à The Guardian : « Je passe tout mon temps à lire comment l’automatisation et l’IA vont occuper tous nos emplois, et je suis là – l’IA a pris mon travail. » Il a également expliqué que la décision de Microsoft était quelque peu risquée dans la mesure où la société avait des directives éditoriales très strictes qu’un robot ne pourrait pas forcément respecter.

Il est à rappeler que Microsoft est dans le secteur de l’information depuis plus de 25 ans. Le site MSN a notamment été lancé en 1995, et en 2018, Microsoft a révélé que Microsoft News comptait « plus de 800 éditeurs travaillant à partir de 50 sites à travers le monde ». Ces éditeurs ont notamment été incités à se tourner progressivement vers l’usage de l’IA dans le cadre de leur travail. Ainsi, cette nouvelle décision de Microsoft n’est pas vraiment une grande nouveauté, mais c’est la première fois que les emplois de certains salariés sont affectés. Par ailleurs, il reste encore à savoir si l’usage de l’IA pour remplacer les journalistes sera efficace.  

S’abonner
Notifier de
guest

0 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments