Les scientifiques peuvent être incroyablement inventifs et efficaces, mais leur savoir-faire ne surpasse généralement pas celui de la nature. Mais quand ça arrive, c’est extraordinaire, et c’est le cas avec cette microparticule synthétique.
Une microparticule inspirée d’une microalgue à calcaire
Les microparticules sont des particules dont la taille varie de 1 à 100 micromètres. Composées de polymères naturels ou synthétiques, les microparticules sont largement présentes dans notre quotidien. Parmi les microparticules naturelles, nous pouvons citer le pollen, le sable et la poussière. Comme exemples de microparticules synthétiques, nous pouvons citer les microplastiques et les microsphères. Si les microparticules synthétiques sont généralement moins complexes que celles d’origine naturelle, il existe des exceptions.
L’une de ces exceptions a notamment été créée par les chercheurs de l’université du Michigan. Ils ont également évalué la complexité de leur création. Et selon les résultats de leur recherche publiés dans la revue Science, les scientifiques ont réussi à synthétiser la microparticule la plus complexe au monde, ses complexités structurelles étant encore plus sophistiquées que les particules les plus complexes trouvées dans la nature, dont les coccolithophores, des microalgues à calcaire.
La particule synthétique est constituée de pointes torsadées emmêlées dans une sphère en forme de boule ne mesurant que quelques micromètres. Sa conception a été calquée sur des microparticules naturelles, comme le pollen, les cellules immunitaires et certains virus. Ce sont cependant les coccolithophores qui ont servi d’inspiration principale à la nouvelle particule synthétique. Après avoir étudié comment les coccolithophores chorégraphient leur construction, les chercheurs ont tenté de reproduire ce processus en laboratoire.
À quoi pourraient servir des microparticules aussi complexes ?
Si cette partie de l’étude semblait se passer dans de bonnes conditions, c’est surtout l’évaluation de la complexité de la microparticule qui a posé problème. Il faut en effet savoir qu’il n’existait pas jusque-là de méthode uniforme et formelle pour mesurer la complexité d’une microparticule. Pour faire face à ce problème, les chercheurs ont développé un nouveau cadre pour pouvoir évaluer leur création et estimer les possibilités de l’améliorer et de créer une microparticule encore plus complexe.
Quant à savoir comment cette microparticule la plus complexe au monde pourrait s’avérer utile, son utilisation est en fait très vaste. Elle ouvre notamment la voie à des mélanges de fluides et de particules plus stables. Sa découverte permettra également d’améliorer les biocapteurs, mais aussi tout ce qui concerne l’électronique, ainsi que l’efficacité des réactions chimiques. Enfin, cela pourrait aussi servir dans de nouvelles méthodes pour tordre la lumière, une condition essentielle pour créer des projecteurs holographiques.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: Curiosmos
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