Et si les micro-algues étaient le carburant de demain? On les retrouve déjà dans des dispositifs dépolluants mais elles pourraient bientôt servir à faire rouler vos voitures ! Oubliez l’essence, le gazoil ou le diesel, l’avenir est dans les micro-algues !
Les avantages des micro-algues
L’ingénieur en analyse environnementale à IFP Energies, Pierre Collet explique qu’à quantité d’espace identique, on peut produire plus d’énergie que les plantes terrestres, entre 2 et 5 fois plus, selon les estimations les plus optimistes. En d’autres termes, les micro-algues sont bien plus productives.
Les agrocarburants type colza demandent souvent l’utilisation de pesticides, mais les micro-algues n’en ont pas besoin. Pierre Collet explique que « le fait d’être dans des bassins, donc en milieu fermé, permet de ne pas utiliser de pesticides« .
Contrairement aux agrocarburants qui demandent beaucoup de places et des terrains fertiles, « on peut construire les bassins nécessaires à la culture de micro-algues sur des terrains non-fertiles, ce qui évite la concurrence avec la culture alimentaire« . Les micro-algues peuvent pousser dans des milieux plutôt hostiles aux cultures traditionnelles, ainsi des terrains pollués sont propices à leur épanouissement et même, les micro-algues peuvent contribuer à leur dépollution.
Les inconvénients des micro-algues
Les micro-algues sont voraces en soleil. Il est donc plus difficile pour les pays du Nord de produire ces petites merveilles. Les zones méditerranéennes sont en effet plus propices à cette culture. La place, voici un inconvénient de taille. L’emplacement des bassins doit se faire sur un terrain plat mais surtout ils prennent beaucoup de place. En France par exemple, les emplacements qui répondent à ces critères ne sont pas assez nombreux pour produire une quantité d’algues suffisantes.
De plus, « pour produire beaucoup, on a besoin de beaucoup d’énergie et de beaucoup de fertilisants » explique Pierre Collet. En effet, les algues doivent évoluer dans une eau en mouvement permanent et pour être récoltées, les bassins doivent totalement être vidés, ce qui implique beaucoup d’énergie nécessaire.
Pour produire des algues, il faut également un fertilisant de taille… du CO2. À première vue, pas de problème puisque l’atmosphère en contient, la pollution de l’air y contribuant de beaucoup, mais ceci n’est pas suffisant pour nos petits algues.
En somme, l’ingénieur en conclut que « cela pose des contraintes industrielles compliquées : pour les eaux usées comme pour les fumées, cela signifie qu’il faut une ville suffisamment grande à côté, avec de la place pour installer des bassins… « . Toutes ces contraintes font grimper les coûts de production et « la filière des algo-carburants reste une filière à faible marge, comparé aux cosmétiques par exemple« , explique Michael Parra impliqué dans le projet Vasco 2 à Marseille. Aujourd’hui, un baril coûterait 300 dollars, contre 71 dollars le baril de pétrole.
Des projets prometteurs
« Aujourd’hui, on peut affirmer que ça marche : on commence par cultiver des micro-algues en récupérant des fumées d’industrielles, puis on les concentre pour retirer le maximum d’eau. Enfin, on fait de la liquéfaction hydro-thermale : c’est de la pression et de la chaleur. On obtient alors du bio-brut, qui est l’équivalent du pétrole.« , explique Michael Parra.
De même, en Espagne, des algo-carburants, cultivés dans les eaux sales de la ville, sont déjà utilisés pour faire fonctionner les camions poubelles. En France, Fermentalg a fait fonctionner une voiture aux micro-algues mais a abandonné ce projet pour une filière plus rentable.
Par Precila Rambhunjun, le
Source: We Demain
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Catégories: Écologie, Actualités