
À l’échelle de centaines de milliers d’années, nos ancêtres ont été amenés à se métisser massivement à plusieurs reprises avec les Néandertaliens. De récentes recherches ont permis de déterminer les régions du globe où le dernier de ces événements a eu lieu.
Trois vagues
Entre 1 et 4 % de l’ADN des populations non africaines modernes provient de notre cousin disparu, et continue à façonner notre apparence, notre comportement et même notre susceptibilité à certaines affections. Sur la base de séquençages génétiques, on estime que la première vague de métissage Homo sapiens-Néandertal a eu lieu il y a entre 250 000 et 200 000 ans. La seconde est intervenue il y a entre 120 000 et 100 000 ans, et la troisième il y a environ 60 000 ans.
L’an passé, une étude basée sur les aires de répartition des deux espèces avait permis de situer ce deuxième évènement au niveau des monts Zagros, s’étendant des frontières actuelles de l’Iran, du nord de l’Irak et du sud-est de la Turquie.
Pré-publiés sur le serveur bioRxiv, ces nouveaux travaux se sont concentrés sur la vague la plus récente. Pour déterminer les régions les plus propices à ces « rencontres », les chercheurs se sont appuyés sur les sites préhistoriques vieux de 50 000 à 60 000 ans présentant des preuves d’occupation des deux espèces, ainsi que des données paléoenvironnementales.
Il s’est avéré qu’à cette époque, nos ancêtres étaient principalement établis dans le sud de l’Europe, le nord de l’Afrique et de vastes pans de l’Asie. De leur côté, les Néandertaliens prospéraient dans l’ouest de l’Europe, ainsi que le long de la côté méditerranéenne et de la mer Noire.

Le Levant et la péninsule ibérique
Correspondant au littoral oriental de la Méditerranée, le Levant est connu pour avoir été occupé par différentes espèces d’hominidés, s’étant ensuite répandues en Eurasie, au cours du Pléistocène moyen et supérieur. Selon la nouvelle étude, il y a environ 60 000 ans, plusieurs groupes d’humains modernes originaires d’Afrique ont emprunté un corridor clé traversant la région, constituant la principale « zone de contact » entre notre espèce et les Néandertaliens.
La péninsule ibérique, où l’on sait qu’Homo sapiens et Homo neanderthalensis ont été amenés à cohabiter, aurait constitué le second théâtre de ces métissages récurrents avec nos cousins disparus.
Début juillet, des chercheurs s’étaient penchés sur la migration remarquable de Néandertaliens à travers l’Eurasie.
Par Yann Contegat, le
Source: IFL Science
Étiquettes: Homo sapiens, Néandertalien
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