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— Viqi ryan pratama / Shutterstock.com

De nouveaux travaux indiquent que les araignées sauteuses, jusqu’alors largement considérées comme des créatures non sociales, sont capables de se souvenir les unes des autres.

Un comportement surprenant

Généralement associée aux espèces animales sociales à gros cerveau, qui interagissent étroitement et régulièrement avec leurs semblables, la capacité à reconnaître individuellement ses congénères semble également faire partie de l’arsenal de l’araignée sauteuse Phidippus regius, selon de récentes recherches pré-publiées sur le serveur bioRxiv.

« Il est raisonnable de penser que cette aptitude concerne les espèces présentant un certain degré de socialité », écrivent les auteurs de la nouvelle étude. « Nous montrons ici l’exception qui confirme la règle chez une espèce d’arthropode solitaire. »

Reposant sur le paradigme d’habituation-déshabituation, les expériences menées pour parvenir à cette conclusion ont consisté à présenter à plusieurs spécimens de P. regius des représentantes de leur espèce qu’elles n’avaient jamais rencontrées auparavant. À la suite de cette première interaction, les arachnides ont été temporairement séparés puis à nouveau confrontés.

— © Wenzel Sylvester / Wikimedia Commons

Si les araignées sauteuses avaient initialement manifesté un intérêt marqué pour leurs congénères inconnus, sous la forme de comportements d’approche mutuelle, celui-ci s’est avéré nettement moindre lors de la seconde interaction, avec des individus restant essentiellement à distance. Lorsqu’une nouvelle araignée était introduite, le scénario initial se répétait, suggérant l’existence d’une forme de mémoire sociale à long terme chez P. regius.

Des créatures fascinantes

Mesurant entre 1 et 22 millimètres de long, les araignées sauteuses sont réputées pour leur acuité visuelle, ainsi que leur capacité à effectuer des bonds prodigieux pour atteindre leurs proies ou échapper à leurs prédateurs.

Il avait été précédemment démontré que ces petits arachnides possédaient une perception biologique du mouvement, impliquant qu’ils soient capables d’interpréter des séquences de mouvements comme représentant des êtres vivants. La mise en évidence d’un comportement de sommeil paradoxal chez différents spécimens avait également suggéré la possibilité que ces araignées puissent rêver.

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