Dans la série des recherches visant à mieux comprendre le fonctionnement de notre cerveau et ses enjeux, des scientifiques ont sorti une étude dans laquelle ils sont parvenus à transférer les souvenir d’un mollusque vers un autre. Une découverte qui ouvrirait de nouvelles portes vers l’étude des maladies liées à la mémoire.

 

LE CHEMIN DE LA MÉMOIRE

Les études visant à comprendre le fonctionnement des souvenirs et de la mémoire sont nombreuses et chacune a apporté sa pierre à l’édifice. Nous savons déjà qu’il y a une distinction entre la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. Le cerveau va se souvenir de choses à l’instant T, comme par exemple le plat que l’on veut commander dans un restaurant et l’enregistrer dans la mémoire à court terme. Si l’information est suffisamment importante elle sera transférée vers la mémoire à long terme (comme la date d’anniversaire de sa petite soeur par exemple). Ce transfert laisse derrière lui une trace biologique que les chercheurs appellent engramme. En 2012, d’autres recherches ont été effectuées par des chercheurs du MIT et ils ont découvert que la mémoire à long terme est stockée dans des zones spécifiques du cerveau et peut être mise à contribution lors de stimuli.

Le 14 mai 2018 a été publiée une nouvelle étude écrite par des scientifiques de l’Université UCLA de Californie qui ajoute une explication de plus à ce transfert de mémoire. Au début de leurs recherches, ils sont parvenus à rendre la mémoire à long terme à un mollusque amnésique en faisant intervenir l’ARN et sa capacité de transport des gènes et d’encodage/décodage des informations génétiques. L’ARN et son rôle dans le transfert de la mémoire sont ainsi devenus le coeur de leurs recherches et ils ont voulu aller plus loin.

 

UNE DÉCOUVERTE PROCHE DE LA SCIENCE-FICTION

A partir de leur récente découverte, les scientifiques ont voulu savoir s’il serait possible de transférer la mémoire d’un individu vers un autre en utilisant la capacité de transport de l’ARN. Pour mettre en pratique leur hypothèse, ils ont utilisé comme cobaye un groupe de mollusques, Aplysia californica ou Aplysie, qu’ils ont conditionné en leur donnant des petits chocs électriques sur la queue à des intervalles de 20 secondes de telle manière que lorsqu’ils reçoivent par la suite une stimulation non électrique sur la queue, celle-ci se contracte dans un mouvement de défense. Ils ont ensuite extrait de ces mollusque leur ARN qui a été ensuite transféré vers un autre groupe de mollusques qui, eux, n’ont pas été entraînés.

Les résultats ne se sont pas faits attendre, les mollusques non entraînés réagissent exactement de la même manière que l’autre groupe alors qu’ils n’ont reçu aucun choc électrique. Le simple fait de leur toucher la queue active chez eux un réflexe défensif. Le biologiste David Glanzman est ravi de ce résultat : « C’est comme si on avait transféré leur souvenir. », exprime-t-il. Dans tous les cas cela donne un poids plus important au rôle de l’ARN dans le transfert de la mémoire. « Si les souvenirs étaient réellement stockées au niveau des synapses, notre expérience n’aurait jamais pu fonctionner. » Toutefois, il ne faut pas prendre ces résultats pour acquis car ils demandent des recherches plus approfondies (rien ne dit que cela fonctionnerait chez un humain) mais cela pourra s’avérer très précieux pour aider les recherches concernant la maladie d’Alzheimer par exemple.

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