Le mélanome est aujourd’hui un problème de santé publique. Une équipe de chercheurs allemands, français et américains détient peut-être la solution pour aider les dermatologues face à des diagnostics parfois complexes : une intelligence artificielle. En effet, l’équipe a publié une étude comparant les performances de diagnostics de dermatologues à ceux de cette IA. Le résultat : la machine surpasse les 58 dermatologues !

 

95 % de bons diagnostics

Cette nouvelle étude a été menée conjointement par des scientifiques allemands, français et américains, cherchant à comparer les capacités de diagnostic d’un des réseaux de neurones convolutifs (ou CNN en anglais), c’est-à-dire un réseau de neurones artificiels capable de traiter des images. Ainsi, les scientifiques ont commencé par montrer à leur logiciel d’intelligence artificielle des centaines de milliers de photos de cas bénins comme suspects, permettant de le guider lors du diagnostic. Le test consistait à montrer à la machine 100 cas inédits et considérés comme compliqués. La machine devait alors, à partir uniquement des photographies, poser un diagnostic. Résultat ? 95 % de bons résultats pour la machine.

En parallèle, 58 dermatologues, débutants comme experts venus de 17 pays différents, ont procédé au même test. Tout d’abord, en ayant accès aux mêmes photographies que l’IA, les médecins ont fait 87 % de bons diagnostics. Ensuite, en ayant accès à des données supplémentaires, comme l’âge et le sexe du patient, une image plus zoomée ou encore la position de la lésion cutanée, le taux de réussite atteignait les 89 %. Dans tous les cas donc, « la plupart des dermatologues ont fait moins bien », selon les chercheurs. Le logiciel « a manqué moins de mélanomes » mais a également « fait moins d’erreurs de diagnostic consistant à voir des mélanomes dans des grains de beauté bénins », précise le professeur Holger Hänssle, de l’université de Heildelberg, évitant ainsi des opérations inutiles.

 

Une intelligence artificielle pour aider les dermatologues

Les scientifiques sont formels : cette étude n’a pas pour but de mettre en concurrence l’Homme et la machine mais bien au contraire, elle montre bien que l’IA est capable de poser un diagnostic fiable et donc d’aider les professionnels de santé au mieux dans leur travail. Comme le rappellent Victoria Mar et Peter Soyer, professeurs en dermatologie, « aujourd’hui rien ne remplace un examen clinique approfondi ».

L’étude a d’ailleurs ses propres limites, les dermatologues ayant pris part à cette étude ne se considéraient pour certains que comme des débutants, de plus l’échantillon de 58 médecins peut sembler assez faible, au même titre que l’échantillon de photographies.

Ces tests cliniques restent néanmoins prometteurs. On a hâte de voir des logiciels d’intelligence artificielle travailler main dans la main avec des professionnels de santé pour prévenir au mieux ce type de cancer.

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