Des chercheurs suisses ont découvert que les redoutables mégalodons se délectaient du museau des cachalots. Représentant jusqu’à un tiers du corps de ces cétacés, celui-ci s’avère particulièrement riche en graisses saturées, très nourrissantes.
Des morsures ciblées
Au cours du Miocène (il y a environ 23 millions à 2,5 millions d’années), l’augmentation des températures océaniques a largement contribué à celle de la biodiversité marine. Parmi les différentes espèces de créatures aquatiques, les cachalots et les requins étaient parmi les plus abondants. Pendant des décennies, les paléontologues se sont efforcés de comprendre les liens entre ces groupes de grands animaux.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, une équipe de l’université de Zurich a étudié une demi-douzaine de crânes de cachalots vieux de sept millions d’années. Issus de la formation de Pisco, dans le sud du Pérou, ceux-ci présentaient une série de marques de morsure indiquant que leur museau était régulièrement ciblé par les squales préhistoriques.
« Elles étaient concentrées au niveau du museau, de la gueule et de la face », explique Aldo Benites-Palomino, auteur principal de l’étude. « Chez les cachalots, ces régions abritent la plupart des organes nasaux fortement élargis qui leur permettent de produire des sons. »
Les principaux organes que ces créatures utilisent pour vocaliser sont le spermaceti et le melon, structures riches en graisses protégées par les muscles faciaux. La plupart des traces de morsure ont été trouvées sur les os adjacents à ces tissus mous (au niveau des mâchoires et autour de l’œil), indiquant que les squales ciblaient activement cette partie de l’anatomie des cétacés.
D’autres espèces de squales plus petites également impliquées
S’il s’est avéré que la plupart des marques étudiées étaient le fait des mégalodons, qui pouvaient mesurer jusqu’à quinze mètres de long, les chercheurs ont découvert que d’autres espèces de requins plus petites s’attaquaient également aux cachalots. Notamment le requin mako, le requin des sables et le grand requin blanc. Appuyant ainsi l’hypothèse que ce dernier consommait le même type de proies que le squale préhistorique géant.
« Aujourd’hui, la plupart de ces espèces ciblent les carcasses de baleines à fanons, présentant une forte concentration de graisses », souligne Benites-Palomino. « Ces créatures étant beaucoup moins grandes au cours du Miocène, les organes nasaux imposants et riches en lipides des cachalots constituaient une cible de choix », conclut Benites-Palomino.
Par Yann Contegat, le
Source: Earth
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