Chaque année, un Français jette 1,5 kg de médicaments. C’est en grande partie pour cette raison que leur mode de distribution fait l’objet de grands débats à la Chambre des représentants depuis le début du mois de décembre.

Les avis divergent sur le mode de distribution des médicaments sans boîte

Les députés français ont avancé un projet de loi anti-gaspillage le 9 décembre. Ce dernier a pour but de vendre certains médicaments au détail, sans boîte, à partir du mois de janvier 2022. D’ailleurs, la députée LREM de la Loire Nathalie Sarles a déclaré au Figaro : « Les armoires de nos concitoyens sont pleines de médicaments non utilisés. » Par conséquent, une grande majorité a voté « oui » pour ledit projet de loi, lors de son examen en commission. Notons que le texte voté a été proposé par Laurence Maillart-Méhaignerie, qui soutient que cette pratique se fait déjà en Angleterre, au Canada et aux Etats-Unis.

D’un autre côté, Gilles Bonnefond, président d’un syndicat de pharmaciens, est catégorique. Il est tout à fait contre le projet qui va aboutir à la vente au détail des médicaments. Pour lui, adopter ce projet de loi ne fera que satisfaire les demandes de la ministre de la Santé de l’époque. En aucun cas cette distribution de médicaments au détail sans boîte ne sera bénéfique pour les patients, notamment pour les concitoyens.

Pourquoi les avis divergent-ils sur le mode de distribution des médicaments sans boîte ?

La vente de médicaments à l’unité sans boîte a été l’un des engagements du président de la république Emmanuel Macron en 2017. Par conséquent, il veut l’honorer. L’expérience a déjà été faite dans quatre régions de France entre novembre 2014 et novembre 2015. Les résultats se sont révélés positifs, étant donné la réduction du volume de comprimés délivrés et l’évolution du suivi de la prescription médicale. Dans le même sens, il ne faut pas minimiser la réduction de la pollution de l’eau et de l’environnement quand les restes de médicaments ne seront plus jetés dans les toilettes ou les emballages dans la nature.

Des expériences ont été menées dans certaines officines en France entre 2014 et 2016. Les pharmaciens sont réticents face aux démarches administratives pesantes que ça va engendrer. En outre, pas de boîte de médicaments signifierait pas de notice, pas d’informations médicales, ce qui est très dangereux. À cela s’ajoutent les risques d’erreurs avec la manipulation artisanale des médicaments, le manque de traçabilité ainsi que la difficulté de gestion de stock. Quant au temps que le pharmacien doit passer avec les patients, il ne va pas le faire gratuitement.

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