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Un nouveau médicament capable de ralentir le développement de la maladie de Parkinson

Cette affection touche plus de 10 millions de personnes et il n’existe actuellement aucun traitement curatif

— Kateryna Kon / Shutterstock.com

De récentes recherches ont permis la mise en évidence d’une protéine jouant un rôle régulateur dans la neurodégénérescence associée à la maladie, et en montrant comment elle peut être inhibée pour protéger les cellules clés des dommages.

Des découvertes cruciales

La maladie de Parkinson se caractérise par la mort des cellules cérébrales produisant la dopamine, ce qui entraîne une altération de la fonction motrice et des symptômes tels que des tremblements. En tant que telle, une grande partie de la recherche dans ce domaine se concentre sur les moyens de préserver ces populations vitales de neurones, et ces nouveaux travaux publiés dans la revue PNAS se sont concentrés sur les gènes susceptibles d’empêcher leur destruction.

Les chercheurs de l’université médicale de Caroline du Sud ont étudié une paire de protéines pouvant contrôler l’activité de ces gènes : Nrf2, qui active l’expression de plus de 250 gènes jouant un rôle dans la protection des neurones contre le stress oxydatif toxique, et Bach1, qui l’empêche. En analysant le cerveau de patients autopsiés atteints de la maladie de Parkinson, les scientifiques ont constaté que les niveaux de Bach1 étaient élevés. Le même effet ayant été observé dans des modèles précliniques de la maladie.

Dans un second temps, l’équipe a mené des expériences sur des modèles murins de la maladie, dans lesquelles Bach1 a été retirée de l’équation. Ce qui a permis de protéger certains neurones producteurs de dopamine de la destruction liée au stress. L »ensemble des génomes des cerveaux des souris ont ensuite été étudiés afin de déterminer quels gènes étaient activés.

« Nous avons découvert que Bach1 réprime non seulement l’expression des gènes protecteurs sous le contrôle de Nrf2, mais régule également l’expression de nombreux autres gènes qui ne sont pas directement régulés par Nrf2 », a expliqué Bobby Thomas, co-auteur de l’étude. « L’inhibition de Bach1 présente donc d’autres avantages que la simple activation de Nrf2. L’idéal serait d’avoir un médicament inhibant Bach1 tout en activant Nrf2. »

Un candidat médicament prometteur

Dans leur quête d’un tel médicament, les scientifiques se sont associés à la société pharmaceutique vTv Therapeutics pour développer un candidat appelé HPPE, fonctionnant à la fois comme un puissant inhibiteur de Bach1 et un activateur de Nrf2 dans des modèles in vitro. L’essai du médicament sur des modèles murins a montré qu’il pouvait atténuer les symptômes lorsqu’il était administré avant ou même après son apparition, en activant les gènes antioxydants et en désactivant ceux qui favorisent l’inflammation.

Selon les scientifiques, le nouveau médicament est plus performant que les activateurs de Nrft2 existants et déjà approuvés lorsqu’il s’agit de protéger les neurones, et pourrait induire moins d’effets secondaires. Ils espèrent explorer ces résultats dans le cadre d’autres études, en examinant les effets que peut avoir l’utilisation à long terme de l’HPPE et le potentiel qu’il pourrait avoir dans la lutte contre d’autres maladies neurodégénératives.

« Cette voie peut être bénéfique chaque fois que vous avez des déficiences dans les voies anti-inflammatoires ou des dysfonctionnements mitochondriaux », a déclaré Thomas. « Je pense que toute maladie ayant ces types d’étiologies pourrait être atténuée en la modulant. »

Par Yann Contegat, le

Source: New Atlas

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