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— El Coco Velazquez / Shutterstock.com

Un trio de chercheurs américains étudiant des dents trouvées dans une grotte du Belize a identifié des preuves suggérant que les victimes de sacrifices mayas étaient bâillonnées des semaines avant d’être tuées.

La « Midnight Terror Cave »

En 2006, un voleur tentant d’échapper à une foule d’habitants vivant près de Belmopan, la capitale du Belize, tombait dans une grotte jusqu’alors inconnue. En récupérant le malfrat malchanceux, les habitants découvraient un grand nombre d’ossements humains. Les analyses réalisées par la suite ont révélé qu’ils appartenaient à plus d’une centaine d’individus sacrifiés durant la période classique maya (250 à 925 de notre ère), poussant les médias locaux à surnommer la cavité naturelle « Midnight Terror Cave ».

Dans le cadre de travaux publiés dans l’International Journal of Osteoarchaeology, les chercheurs ont cherché à en savoir plus sur le régime alimentaire des personnes sacrifiées dans la grotte en analysant la composition du tartre fixé sur leurs dents, connu pour conserver d’infimes quantités de matière (pollen, phytolithes et amidon…) offrant un aperçu des aliments consommés par un individu.

L’équipe a été surprise de découvrir de minuscules fragments de fibres, certaines blanches et d’autres bleues, piégés dans le tartre dentaire, ce qui constitue une découverte inédite chez les Mayas.

Considérée comme sacrée pour ce peuple, la couleur bleue était régulièrement utilisée pour décorer des objets rituels. Bien que des fibres similaires aient été trouvées dans des boissons fermentées consommées par ce peuple et également utilisées pour peindre le corps des victimes de sacrifices humains, les chercheurs estiment que les fragments présents dans ces dépôts dentaires seraient dus à la mastication de bâillons.

Des victimes exhibées de ville en ville avant d’être sacrifiées

« Les deux échantillons contenaient des fibres de coton bleues piégées dans le tartre plusieurs jours ou semaines avant la mort des victimes », détaille James Brady, co-auteur de l’étude. « Ces dernières étant souvent exhibées de ville en ville avant d’être sacrifiées, il est probable que ces fragments proviennent des bâillons teintés utilisés pour étouffer leurs cris lors de ces longues processions. »

Une hypothèse appuyée par la comparaison des restes de quatre individus sacrifiés trouvés lors des fouilles d’une structure de Teotihuacan, qui avaient été découverts avec des restes de bâillons dans la bouche.

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