C’est une incroyable découverte qui a été faite dans le nord du Guatemala, plus de 60 000 ruines mayas ont été révélées au sein de la cité antique de Tika. Les scientifiques, à l’origine de cette trouvaille, ont utilisé la technologie du lidar pour fouiller la jungle.

 

Découverte inouïe

Palais, maisons, bâtiments divers : 61 480 structures ont émergé de l’épaisse végétation, comme l’a dévoilé le magazine Science le 28 septembre dernier. “Nous ne nous attendions pas à découvrir tant de vestiges”, a déclaré Francisco Estrada-Belli, professeur à l’Université Tulane (Nouvelle Orléans). Au cœur même de la cité antique de Tika, très fréquentée par les touristes, une pyramide inconnue a été dévoilée. “Dans la jungle, c’est délicat de distinguer des vestiges.

Cette pyramide était considérée comme une colline jusque-là !”, s’en amuse Francisco Estrada-Belli. “On peut se trouver sur une ancienne chaussée sans la voir”, confirme Philippe Nondédéo, chercheur au laboratoire Archéologie des Amériques (CNRS/Paris-I-Panthéon Sorbonne).

Des vestiges maya découverts au Guatemala en septembre 2018. / Capture d’écran Youtube

 

Le lidar, un radar qui fait des miracles

Si ces surprenantes découvertes ont pu être faites, c’est grâce à l’emploi du lidar, une technologie assez récente qui fait des merveilles dans le domaine de l’archéologie. Le lidar est une sorte de radar embarqué dans un aéronef, ce qui lui permet de survoler de vastes étendues. Il transforme les ondes radio en impulsions laser pour analyser en profondeur le terrain.

Une fois les données récoltées, les scientifiques n’ont plus qu’à enlever grâce à un logiciel les couches superficielles de végétation sur les images. Magie de la technologie : les monuments cachés sous les arbres apparaissent alors.

 

Des mystères qui éveillent l’intérêt des scientifiques

L’ONG Fondation Pacunam (Patrimoine culturel et naturel maya) a lancé une vaste campagne pour tenter de découvrir les innombrables vestiges mayas encore dissimulés par la jungle. Douze secteurs du Guatemala ont été passés au lidar, dont 2144 kilomètres carrés de forêt. De nombreux scientifiques sont venus du monde entier pour participer à cette grande opération de fouille archéologique et essayer d’en apprendre un peu plus sur la civilisation maya.

Si la découverte de ces ruines intéresse autant la communauté scientifique, c’est parce qu’elle révèle des données passionnantes sur le peuple maya. Ce dernier a vécu entre 1 000 avant J.-C. et 1 500 entre le Mexique, le Guatemala et le Belize.

 

Une densité de population impressionnante

Ce qui surprend beaucoup les archéologues, c’est de se rendre compte à quel point la densité de population était forte dans les cités incas. “Il est étonnant de voir à quel point le territoire maya est occupé », explique Philippe Nondédéo. “Dans pratiquement toutes les zones, il y a des gens”. 150 000 à 240 000 personnes vivaient dans ce secteur, soit 80 à 120 habitants au kilomètre carré.

En comparaison, le chiffre actuel en France est de 118 habitants par kilomètre carré. Les scientifiques ont aussi découvert que des cultures en terrasse et un système de canaux d’irrigation permettaient l’expansion de l’agriculture même en ville.

Une pyramide maya au Mexique © Pxhere
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