Qu’on se le dise, les mathématiques n’ont que très peu la cote chez les élèves français. Car si certaines personnes pensent qu’il s’agit d’un simple cliché, l’étude TIMSS révèle que les élèves de CM1 ont des résultats nettement en dessous de la moyenne européenne.
Depuis 1995, l’étude TIMSS (Trends In Mathematics and Science Study) évalue les performances des élèves en mathématiques et en sciences par niveau scolaire, en s’appuyant sur des programmes d’enseignement communs aux pays participants. Après avoir étudié en 2015 les cas des élèves de CM1 et de Terminale S. Résultat ? Les écoliers français se placent en aval de l’Union européenne en mathématiques, et en avant-dernière position en sciences. Car si les résultats des élèves de CM1 ont révélé un constat alarmant, les lycéens de Terminale S, qui affichent également une chute de niveau, sont confrontés à une comparaison moins évidente.
Focalisons-nous sur les chiffres de l’école primaire, socle de la scolarité. La moyenne européenne étant de 527 en mathématiques (500 à l’international), le premier pays de l’UE est l’Irlande du Nord, à la 6e place. Pour la seule Union Européenne, la France est tout en bas, avec 488 points, juste après la Slovaquie, tandis que l’Irlande et l’Angleterre sont sur le podium. En sciences, la Finlande, premier pays de l’UE dont la moyenne est de 525, est au 7e rang, tandis que la France est avant-dernière avec 487 points, juste avant Chypre. Un constat d’autant plus alarmant quand on sait que 13 % des élèves français en maths et 12 % d’entre eux en sciences affichent des scores inférieurs à 400 points. A noter que les pays de l’Asie de l’Est tels que Singapour, Hong Kong, Taïwan, Corée du Sud et Japon sont en tête du classement sur les deux matières.
Compte tenu de ces résultats, le Ministère de l’Education Nationale a rétorqué dans la foulée : « TIMSS 2015 n’évalue pas les effets de la Refondation de l’École engagée depuis 2012 mais l’analyse de ses résultats conforte un certain nombre de mesures prises depuis deux ans ». Dans le cadre d’une enquête par questionnaire sur les professeurs, les instituteurs français se disent bien moins à l’aise que leurs collègues européens pour « améliorer la compréhension des mathématiques des élèves en difficulté », « aider à comprendre l’importance des mathématiques » ou « donner du sens ». Le fait qu’une grande partie des professeurs ne soient issus de filières scientifiques pourraient expliquer qu’ils éprouvent des difficultés à la transmission de ces disciplines.
Les élèves de Terminale scientifique, maths et physiques, ont également été soumis à une série de tests par TIMMS 2015, auxquels seuls neuf pays ont été évalués. En sachant que les terminales scientifiques représentent 21,5 % d’une classe d’âge en France, contre 2 à 35 % dans les autres pays, les lycéens français en maths se situent dans la moyenne. Mais si l’on ne prend que les résultats des terminales S à dominante maths ou qui se destinent à une classe préparatoire, ils sont alors dans le groupe de tête, avec la Russie et le Liban. Reste à savoir si les réformes de 2012 vont conforter cette place de leader.
