Quoi de mieux pour un sériephile que de se lancer dans une œuvre créée par les grands maîtres du genre ? Masters of Science Fiction est de ces séries de qualité à l’origine surprenante. En effet, derrière cette œuvre d’anthologie, on retrouve le célèbre physicien Stephen Hawking, l’un des hommes les plus respectés par les amateurs du genre. SooGeek s’est penché sur cette mini-série.
Nous sommes le 4 août 2004, il est 22 heures et les téléspectateurs de ABC s’installent confortablement devant leur télévision. Ils se préparent alors pour la diffusion du premier des six épisodes d’une mini-série pour le moins originale. Son nom ? Masters of Horror. Véritable OVNI télévisuel, la série propose à qui la regarde de suivre les histoires écrites et développées par quelques-uns des plus importants écrivains et réalisateurs d’œuvres de science-fiction, le tout présenté par l’illustre Stephen Hawking.
Au programme, l’adaptation de différentes nouvelles, la première étant A Clean Escape (Mémoire morte en vf) tirée des écrits de John Kessel en 1985. Conspiration, extinction de l’humanité et manipulation font battre le cœur des téléspectateurs durant 40 minutes. Ce premier épisode sera suivi de l’adaptation télévisuelle de « Jerry Was a Man » (Jerry est un homme) de Robert A. Heinlein, « The Discarded » (Les Bannis) de Harlan Ellison et « Little Brother« (Esprit libre) de Walter Mosley. Deux épisodes seront annulés, l’un de Howard Fast et l’autre de Robert Sheckley. Il faudra attendre la fin d’année pour que ces épisodes soient révélés au public américain, alors que l’ensemble de la saison est diffusée au Canada.
Les histoires se suivent mais ne se ressemblent pas : quand « The Discarded » nous transporte dans un vaisseau spatial habité par des mutants, Jerry Was a Man traite de la condition d’un être artificiel. The Awakening (L’Eveil) dévoile une rencontre du troisième type et Watchbird traite de la surveillance. Enfin, dans A Clean Escape un psychologue tente de venir à bout de l’amnésie de son patient et Little Brother nous dévoile les dérives d’un système judiciaire mené par des intelligences artificielles. Vous l’aurez compris, les plus grands thèmes du genre sont traités dans ces épisodes, reprenant à la fois les écrits de leurs auteurs mais aussi ceux de leurs pairs.
Autre point fort de la série, ses acteurs : Terry O’Quinn (Falling Skies, Alias), Malcolm McDowell (Mozart in the Jungle, The Artist), John Hurt (V for Vendetta, Doctor Who), James Cromwell (Boardwalk Empire, Halt and Catch Fire), Jason Diablo (Les 4400), Sam Waterston ou encore Judy Davis (The Starter Wife) se joignent à l’aventure en incarnant, le temps d’un épisode, un personnage de la série.
Malgré un concept original, un casting extraordinaire et le travail de passionnés, la série ne recevra jamais le succès qu’elle méritait. Faute d’audience, la première saison est écourtée et Master of Science ne sera jamais renouvelé. Si son histoire courte a de quoi blaser certains, les évènements qui se cachent derrière son développement sont pour le moins surprenants.
Retour en 2002 : le cinéaste américain Mick Garris convie 9 de ses plus chers amis à un diner : John Carpenter, Larry Cohen, Don Coscarelli, Joe Dante, Guillermo del Toro, Stuart Gordon, Tobe Hooper et enfin John Landis. Producteurs, scénaristes et réalisateurs discutent des heures durant de leur passion pour les films d’horreur. Le repas terminé, ils conviennent d’un nom caractérisant leur groupe : Masters of Horror ou Les Maîtres de l’horreur en français. Leur bonne entente est telle que Garris remet le couvert à de nombreuses reprises, invitant tour à tour les plus grands noms du cinéma d’horreur.
Au fur et à mesure de leurs rendez-vous ils développent l’idée d’une série : une œuvre d’anthologie dans laquelle chacun des membres pourrait mener à sa guise le développement d’un épisode. C’est ainsi qu’en 2005, Garris se lance dans la création et la production d’une des meilleures mini-séries du genre pour la chaîne Showtime, Masters of Horror. La série sera, vous le savez, suivie de Masters of Science Fiction quelques années plus tard.
Peu connue en France, cette série surprenante a pourtant de quoi plaire : un casting de rêve, des réalisateurs de renom, d’illustres producteurs mais aussi et surtout des histoires rédigées par les plus grands auteurs de la science-fiction. Si, comme nous, vous aimez ce genre de série, préparez-vous à être absorbé par les histoires fascinantes de Black Mirror !