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Des tests effectués sur des échantillons provenant du désert d’Atacama, au Chili, suggèrent que les instruments embarqués par les rovers actuellement déployés sur Mars ne seraient pas suffisamment sensibles pour y détecter du matériel biologique.

Le « microbiome sombre »

Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Nature Communications, Armando Azua-Bustos et ses collègues du Centre espagnol d’astrobiologie de Madrid se sont rendus dans une région célèbre du désert chilien afin d’y collecter des échantillons. Connue sous le nom de « Red Stone », celle-ci possède des sols riches en hématite, le même minéral qui donne aux environnements martiens leur couleur rouille.

L’analyse de la composition des prélèvements à l’aide d’instruments scientifiques de pointe, pour l’heure cantonnés aux laboratoires terrestres, a révélé des concentrations de matériel génétique atteignant jusqu’à un microgramme par gramme de sol, associé à 19 espèces de bactéries et deux champignons.

Il s’est cependant avéré que près de la moitié de l’ADN microbien ne présentait aucune correspondance avec les bases de données génétiques actuelles. Qualifiées de « microbiome sombre », ces signatures inconnues pourraient être celles de micro-organismes vivant actuellement dans la région, ou disparus depuis des centaines de millions d’années.

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— Lubo Ivanko / Shutterstock.com

Une sensibilité insuffisante des instruments martiens actuels

Lorsque les chercheurs ont examiné les échantillons à l’aide d’instruments comparables à ceux qui équipent les rovers martiens actuels ainsi que ceux qui seront prochainement déployés sur la planète rouge, ces derniers n’ont détecté qu’une infime quantité de matière microbienne, sombre ou non.

« Si vous étiez un extraterrestre, que vous disposiez d’instruments semblables à ceux utilisés sur Mars et que vous atterrissiez par hasard dans le désert d’Atacama, vous pourriez croire que la Terre est inhabitée », estime Azua-Bustos.

Selon Carol Stoker, du centre de recherche Ames de la NASA, de tels résultats soulignent la nécessité de ne pas considérer la non-détection de signes évidents de vie passée ou présente sur Mars comme une preuve définitive de son absence. Afin d’en savoir plus, il sera nécessaire d’analyser les échantillons martiens collectés par les rovers (que l’Agence spatiale américaine prévoit de rapatrier à l’horizon 2031) dans des laboratoires terrestres.

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