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Des manuscrits écrits par des moines donnent un aperçu de la vie au Moyen Âge

Une note révèle qu’un moine a bu trop de bière et a fini avec une horrible gueule de bois

Une illustration qui se trouve dans une copie médiévale du Roman d'Alexandre en prose.
Une illustration qui se trouve dans une copie médiévale du Roman d’Alexandre en prose. Image d’illustration

Il y a un millénaire, des moines irlandais ont griffonné des annotations dans les marges de leurs livres. Aujourd’hui exposées au public, ces petites notes historiques révèlent des aspects méconnus de la vie de ces individus qui ont choisi de consacrer leur vie à la religion à l’époque médiévale.

Une exposition qui met en valeur l’héritage culturel de l’Europe médiévale

Une exposition phare explorant l’Irlande du haut Moyen Âge et sa profonde influence sur l’Europe a ouvert ses portes au Musée national d’Irlande, à Dublin, en avril cette année. Intitulée « Paroles sur la vague : l’Irlande et Saint-Gall dans l’Europe du haut Moyen Âge », l’exposition a eu la particularité de présenter 17 manuscrits prêtés par la Bibliothèque de l’abbaye de Saint-Gall (Stiftsbibliothek). C’est une première pour ce joyau culturel de l’époque médiévale. Il faut savoir que cette bibliothèque du VIIe siècle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Elle abrite l’une des plus importantes collections de manuscrits du haut Moyen Âge. Elle a également la spécificité de se situer dans la ville suisse de Saint-Gall, dont le nom a été hérité du moine irlandais Saint-Gall (Gallus), qui y fonda un ermitage au début du VIIe siècle. Pour en revenir à l’exposition, il s’agit du plus important prêt jamais réalisé de ces manuscrits, dont beaucoup sont contemporains du Livre de Kells (qui contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament) et du Livre de Durrow (un évangéliaire manuscrit contenant également les textes des Évangiles du Nouveau Testament).

Un aperçu de la vie des moines

Notons que ces manuscrits vieux d’un millénaire ont été apportés par des moines irlandais sur le continent européen pour les protéger des raids vikings, mais aussi pour y diffuser le christianisme et l’érudition – un rayonnement culturel dans ce que l’on appellerait l’âge des ténèbres. Outre les écritures religieuses, ces documents contenaient également des analyses linguistiques, une collection d’informations dans plusieurs volumes encyclopédiques décrits comme l’Internet du monde antique, et des annotations griffonnées par les moines dans les marges de ces documents.

Ces petites notes laissées par les moines confèrent à ces manuscrits une valeur qui va au-delà de leur contenu original. Elles offrent notamment un aperçu quelque peu étonnant de la vie quotidienne de ces hommes qui ont choisi de consacrer leur vie à la religion il y a mille ans. Ces annotations ont permis de découvrir que les moines aussi semblaient aimer s’enivrer puisqu’un scribe a écrit qu’il avait la gueule de bois. D’autres annotations exprimaient des plaintes en raison du froid et d’une encre de mauvaise qualité.

Une autre encore a exprimé l’espoir d’un moine que les Vikings ne les attaqueraient pas dans une note à la fois poétique et méditative. « De tels commentaires montrent que les manuscrits ne sont pas de simples vestiges d’érudition », a ainsi déclaré Matthew Seaver, commissaire de l’exposition. « Ils regorgent de voix humaines, d’humour, de frustration et de résilience, nous offrant un aperçu rare et très réel de la vie quotidienne et des personnalités des moines irlandais du haut Moyen Âge », a-t-il ajouté.

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Par Gabrielle Andriamanjatoson, le

Source: Smithsonian Magazine

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