Certains insectes sont facilement repérables. En revanche, d’autres ont accompli une performance dans l’art de se fondre dans l’environnement. C’est le cas de la mante orchidée. Cependant, contrairement à de nombreuses espèces, cette dernière ne se fond pas dans le paysage pour se cacher des prédateurs, mais pour attirer ses proies.
Une mante unique en son genre
La mante orchidée ou Hymenopus coronatus appartient à la famille des Hymenopodidae. Mesurant entre trois et six centimètres, les femelles de l’espèce pourraient être facilement confondues avec des fleurs d’orchidées. Leurs pattes sont en forme de pétales tandis que leurs couleurs varient entre le jaune, le blanc et le rose. En revanche, les mâles arborent une couleur brun verdâtre, à l’instar des mantes religieuses classiques.
La mante orchidée a été décrite pour la première fois en 1972 par l’entomologiste français Guillaume-Antoine Olivier. On peut la trouver en Malaisie, en Indonésie, en Inde, en Thaïlande, au Vietnam et dans le sud de la Chine. Cependant, elle est rarement rencontrée dans la nature. Selon une étude datant de 2014, elle ne vit pas dans les zones où les fleurs poussent naturellement.
Elle ne vit pas près des orchidées
Dans cette étude, James O’Hanlon, un écologiste de l’université de la Nouvelle-Angleterre, a étudié la morphologie et le mode de vie de la mante orchidée malaisienne. Il indique que ses couleurs et ses formes n’ont aucune correspondance avec celles de l’orchidée rouge. Par ailleurs, l’insecte ne vit pas près des orchidées, mais dans les arbustes et jardins.
Très différent des autres animaux qui se camouflent dans les plantes, c’est le seul dont le corps prend l’apparence d’une fleur entière. « Plutôt que d’utiliser de vraies fleurs, le corps en forme de fleur de la mante orchidée peut attirer les pollinisateurs même lorsqu’il est loin des fleurs. Cette stratégie semble être remarquablement réussie ; ils peuvent attirer encore plus de pollinisateurs que de vraies fleurs », a indiqué le chercheur.
En 2016, des scientifiques du Cleveland Museum of Natural History se sont également intéressés à la mante orchidée. Ils avancent que les couleurs et la forme de l’insecte se sont développées au fil du temps. Ainsi, l’apparence de son ancêtre se rapprochait probablement de celle des mantes religieuses.