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Découverte de gravures visant à repousser les démons dans un manoir hanté anglais

Ces gravures étaient destinées à éloigner le mal, piéger les démons et maudire les ennemis

Manoir Angleterre
Image d’illustration — © Geograph Britain and Ireland / Wikimedia Commons

Des découvertes étonnantes sont encore possibles dans des lieux chargés d’histoire comme Gainsborough Old Hall, un manoir du Lincolnshire datant de la fin du XVe siècle. Ce lieu emblématique du patrimoine anglais, déjà connu pour ses allures gothiques et son histoire tumultueuse, vient de révéler un secret vieux de plusieurs siècles. Rick Berry, un guide passionné et bénévole du site, a récemment mis au jour des gravures mystérieuses sur les murs de la demeure. Ces marques, sculptées il y a des centaines d’années, auraient eu pour fonction de repousser les forces du mal, de piéger des démons et même de maudire certains ennemis.

Des marques cachées et multiples

Selon les experts, près de vingt-quatre gravures ont été identifiées sur les murs de ce manoir historique. Certaines de ces marques auraient des vertus apotropaïques – c’est-à-dire qu’elles serviraient à éloigner les esprits malveillants et à protéger les occupants. Les cercles gravés sont par exemple censés retenir les démons, tandis que des symboles en « V » – en hommage à la Vierge Marie – et des pentacles seraient destinés à repousser les influences maléfiques. 

Ces marques de protection, aussi appelées « marques de sorcières », reflètent une croyance populaire largement répandue au Moyen Âge et dont les témoignages matériels sont rares aujourd’hui.

Rick Berry, guide au manoir depuis près de vingt ans, a d’abord repéré une de ces marques il y a quelques années, une découverte initiale qui l’a poussé à chercher plus profondément dans les murs de la demeure. « Je connais cette propriété par cœur », a-t-il confié. « Mais je continue à être surpris par ces découvertes, comme ce pentagramme trouvé il y a seulement quelques semaines. »

Des techniques de protection variées

Les gravures ne sont pas les seules marques de protection visibles à Gainsborough Old Hall. Rick Berry a également relevé des marques de brûlure, un autre type de protection couramment utilisé pour éloigner le danger du feu. L’English Heritage, l’organisme responsable de la préservation de ce manoir et d’autres sites historiques britanniques, explique que ces marques de brûlure étaient censées prévenir les incendies et protéger la structure en bois du bâtiment. 

Catherine Rider, historienne médiéviste à l’université d’Exeter, explique à Ali Watkins du New York Times que si l’existence de ces gravures est attestée dans d’autres bâtiments au Royaume-Uni, la raison de leur présence exacte et la signification de chaque symbole restent en partie mystérieuses. Il n’y avait pas beaucoup de documents écrits disponibles à l’époque pour fournir une explication.

Une malédiction bien visible

Parmi les marques de protection, une gravure en particulier a attiré l’attention des spécialistes car elle semble avoir été réalisée dans un but de malédiction. Contrairement aux autres marques apotropaïques, celle-ci montre un nom, celui de William Hickman, gravé à l’envers sur le mur. Hickman, un marchand et ancien propriétaire du manoir à partir de 1596, avait la réputation d’être dur en affaires et parfois impopulaire. 

Le fait que son nom ait été défiguré de cette manière correspond aux pratiques superstitieuses de l’époque, où l’on pensait qu’inverser un nom pouvait jeter une malédiction sur une personne. Sous cette inscription se trouve un second symbole, grossièrement tracé, qui renforce l’intention malveillante de cette gravure.

Pour Kevin Booth, responsable des collections d’English Heritage, ces découvertes montrent à quel point les vieilles bâtisses recèlent des secrets qui n’attendent que d’être dévoilés. Ces gravures cachées témoignent d’un monde où la superstition et les pratiques protectrices occupaient une place essentielle dans la vie quotidienne. Par ailleurs, découvrez 8 maisons hantées aux histoires si terrifiantes que vous n’oseriez pas y passer une seule nuit.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Smithsonian mag

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