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— Sergio Delle Vedove / Shutterstock.com

Des chercheurs se sont récemment penchés sur un trouble neurologique rare. Connue sous le nom de prosopométamorphopsie (PMO), cette maladie implique une perception altérée des visages, prenant des proportions « monstrueuses ».

La prosopométamorphopsie

Avec 75 cas documentés à ce jour dans le monde, la PMO est une affection très rare dont les causes restent largement obscures. On sait toutefois que les personnes en étant atteintes perçoivent les visages comme distordus, bien que la nature de ces déformations puisse varier d’une sujet à l’autre.

Alors que la visualisation et la représentation de ce trouble par les chercheurs s’étaient jusqu’à présent révélées difficiles, une équipe du Darmouth College a étudié le cas unique d’un homme de 58 ans, chez qui la prosopométhamorphopsie se manifestait uniquement lorsqu’il était confronté physiquement à d’autres personnes.

Détaillée dans la revue The Lancet, l’expérience menée par Antônio Mello et ses collègues a impliqué la diffusion de la photographie du visage d’une personne (également présente dans la pièce) sur un écran. Le patient a été invité a énuméré les différences en temps réel, permettant ainsi à l’équipe d’obtenir un aperçu sans précédent des déformations qu’il percevait.

— © A. Mello et al.

Comme le révèlent les images ci-dessus, celle-ci incluent un étirement du nez, de la bouche et des oreilles, ainsi que l’apparition de rides marquées au niveau du front et des joues, donnant à la personne observée une apparence démoniaque.

D’importantes implications

Les auteurs de l’étude espèrent que ces découvertes contribueront à sensibiliser les cliniciens à la PMO et ainsi améliorer son diagnostic.

« Plusieurs personnes souffrant de PMO nous ont dit que des psychiatres avaient diagnostiqué chez elles une schizophrénie et les avaient mises sous antipsychotiques, alors qu’il s’agissait d’un problème du système visuel », souligne le psychologue Brad Duchaine.

« Les patients ont également tendance à ne pas évoquer leurs symptômes, de peur qu’ils soient perçus comme le signe d’un trouble psychiatrique », conclut-il.

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