C’est en novembre 2018 que les dernières retouches de cette construction hors du commun ont été finalisées, et que la Belgique a ainsi accueilli sa première maison-serre. Construite uniquement avec des matériaux écologiques et auto dépendante, la maison est le projet de l’architecte bio écologique Koen Vandewalle, et de sa femme Samia Wielfaert. 

 

Comment cette habitation écologique a-t-elle été pensée ? 

C’est à Rekkem (Flandre occidentale) que se dresse cette maison qui fait tant parler d’elle. Composée d’une ossature en bois entourée d’une serre, elle est bien évidemment conforme au principe C2C de la construction circulaire. Un point capital, selon Koen Vandewalle : « Nous avons construit selon les principes de l’économie circulaire, a t-il ainsi déclaré. Cela signifie que nous n’utilisons pas ou peu de matières premières non-renouvelables, et que, depuis le début du projet, nous avons réfléchi au choix des matériaux nécessaires pour notre maison-serre ».

Une philosophie venue tout droit d’Amérique, et théorisée par le chimiste allemand Michael Braungart et l’architecte américain William McDonough. Un mode de vie baptisé « C2C », ou « cradle to cradle », dans lequel le choix est fait de n’utiliser que des matériaux qui pourront être ensuite réutilisés en l’état, sans perte de qualité. Pour appliquer ce principe, le couple a ainsi fait le choix de matériaux bio écologiques, recyclables et locaux.

Comme le souligne Koen Vandewalle, en plus de son impact quasi inexistant sur la planète dans le choix des matériaux utilisés, l’objectif était également de garantir à la construction son autonomie, tout en respectant une nouvelle fois la nature dans sa capacité à produire de l’eau et de l’énergie. Un plus pour l’architecte, ravi d’avoir gagné son indépendance : « cette maison s’inscrit totalement et durablement dans un style de vie en plein développement, qui souhaite ne pas dépendre de réseaux existants pour l’eau, le gaz et l’électricité. »

 

Quelles techniques innovantes seront mises au point à pour faire fonctionner naturellement cette maison ? 

L’un des premiers défis à relever était l’alimentation de la maison en eau. Pour pallier ce problème, a été mis au point un ingénieux système de récolte d’eau de pluie avec un système de filtrage et de purification. La production d’énergie constituait également un gros défi dans le cadre de l’habitation. Peu gourmande en énergie grâce aux choix des matériaux utilisés pour la construction qui garantissent une température stable, la production d’électricité a tout de même été garantie par le biais de l’énergie solaire.

Pour se faire, des cellules solaires ont été utilisées dans les panneaux vitrés, des panneaux photovoltaïques ont été couplés à une batterie à eau salée, et des collecteurs solaires ont été spécialement prévus pour l’eau chaude. Le but de cette production d’énergie était bien évidemment d’éviter un branchement sur un réseau classique, mais surtout de couvrir les besoins de la famille en production d’eau chaude sanitaire, ainsi qu’en acheminement suffisant d’électricité pour l’éclairage.

Pas étonnant, donc, que les chiffres associés à la maison soient impressionnants : c’est trois citernes de 20 000 litres qui récupèreront l’eau de pluie, tandis que les panneaux solaires chargés de la production d’électricité s’élèvent au nombre de 72. Quant au coût total de la structure, il s’élève à environ 70 000 € de plus qu’une maison classique. Pour garantir un isolement maximal de la maison, la structure interne a été conçue en béton circulaire, l’isolation a été garantie par un mélange de cellulose et de laine de bois pour l’ossature, et les fenêtres choisies sont à rupture de pont thermique, et équipées d’une face en aluminium et d’un triple vitrage.

De multiples techniques réputées très efficaces pour garantir à la maison une autonomie efficace, jusque dans les moindres détails : la serre, dont la température restera stable grâce à l’effet cheminée naturel prévu dès le début de l’installation, est spécialement conçue pour accueillir un vaste potager, ainsi que d’autres plantations diverses. Une perpective de vie saine et équilibrée, donc, pour le couple formé par Koen Vandewalle et Samia Wielfaert, ainsi que pour leur cinq enfants, qui vivent dans cette maison depuis janvier. Et si l’investissement financier semble particulièrement onéreux, la construction, devrait vite s’avérer rentable, comme le souligne Koen Vandewalle, qui estime pouvoir « récupérer son investissement d’ici 10 ou 15 ans », grâce aux économies réalisées en terme d’électricité, de chauffage, et d’eau courante.

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