Aujourd’hui encore, les prothèses restent très lentes et incapables de reproduire l’ensemble des fonctionnalités du membre naturel qu’elles remplacent. En ajoutant une caméra à une main artificielle, des scientifiques sont parvenus à décupler ses capacités.

Un progrès immense

Destinées à aider les personnes amputées, les prothèses présentent de faibles capacités d’évolution. Les meilleurs produits réagissent à des signaux myoélectriques grâce à un capteur posé sur la peau du moignon. Mais il reste très difficile de connecter une prothèse à un système nerveux. C’est la première fois que des scientifiques parviennent à développer un membre autonome.

Venus de l’université de Newcastle, l’équipe de chercheurs et d’ingénieurs a simplement eu l’idée d’ajouter une webcam à un modèle standard de prothèse mécanique comprenant la main et le poignet. Le but ? Que la main soit capable d’apprendre…

L’apprentissage de la main

Avec une caméra, la main peut voir les objets. Mais pour les saisir, c’est une autre paire de manches. La main a dû subir un entraînement intensif fondé sur le deep learning pour réussir à reconnaître divers volumes. Les scientifiques lui ont soumis 72 images de plus de 500 objets. La main les a ensuite classées en 4 catégories en fonction de la manière de les attraper : à deux doigts, trois doigts, saisie palmaire neutre ou en pronation. Lors du test final, la prothèse a été capable de reconnaître, saisir et délacer 85 % des objets connus.

L’autonomie : la grande avancée

Le but étant de faciliter la vie des amputés (entre 8 000 et 15 000 personnes en France), les chercheurs n’en sont pas restés là et ont testé les réactions de la main face à des objets inconnus. Bonne nouvelle : elle est parvenue à déplacer 75 % des objets en faisant le bon choix de prise en main.

Co-auteur de l’étude, le Dr. Kianoush Nazarpour souligne l’importance de l’avancée technologique : « Pour la première fois depuis un siècle, nous avons développé une main intuitive qui peut réagir sans penser. La beauté de ce système, c’est qu’il est très flexible. La main peut ramasser de nouveaux objets, ce qui est crucial dans la vie de tous les jours. »

Cette main ne sera cependant pas commercialisée dans l’immédiat. Les chercheurs souhaitent en effet lui apprendre un type de saisie supplémentaire : la saisie latérale, pour permettre aux amputés d’attraper par exemple une carte de crédit.

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