
La Lune ne possède aucun magnétisme intrinsèque. Cela rend la découverte de mystérieuses roches magnétiques à sa surface particulièrement problématique. Mais d’où viennent-elles ? Selon une nouvelle étude menée par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT), la Lune possédait autrefois un champ magnétique faible. Puis un phénomène a provoqué une accélération de ce champ. Explications.
Le magnétisme lunaire
Ces chercheurs du MIT ont publié leur étude dans la revue Science Advances. Comme ils l’ont expliqué, le champ magnétique terrestre est généré en profondeur par la rotation du noyau en fusion. Cela s’appelle la géodynamo. La Lune aurait pu elle aussi posséder une géodynamo similaire, mais 50 fois plus faible, en raison de sa taille bien inférieure à celle de la Terre.
Par ailleurs, un impact similaire à celui qui a créé le bassin d’Imbrium, la mer de pluies sur la face visible de la Lune, aurait vaporisé suffisamment de matière de sa surface pour créer un nuage de plasma. Ce plasma aurait interagi avec les faibles champs magnétiques, créant un pic de magnétisme qui aurait laissé une empreinte dans les roches.
« De vastes aspects du magnétisme lunaire restent encore inexpliqués », a déclaré dans un communiqué Isaac Narrett, auteur principal de l’étude et étudiant diplômé du département des sciences de la Terre, de l’atmosphère et des planètes du MIT. « Mais, la majorité des champs magnétiques intenses mesurés par les sondes spatiales en orbite peuvent s’expliquer par ce processus, en particulier sur la face cachée de la Lune. »
Une forte magnétisation de certaines roches
En outre, des échantillons de roche prélevés par les astronautes d’Apollo et des mesures en orbite ont dévoilé la présence de cette force magnétique inattendue. « On avait suggéré que le champ magnétique solaire et un impact pourraient être à l’origine de ce pic, mais les simulations ne semblent pas corroborer cette hypothèse », a précisé Isaac Narrett.
Toujours selon les chercheurs, la combinaison de la faible dynamo lunaire et de l’onde de choc du plasma d’impact devrait suffire à expliquer la forte magnétisation de certaines roches de surface. Des roches présentant à la fois un choc d’impact et un fort magnétisme devraient être présentes près du pôle Sud lunaire, sur la face cachée de la Lune. Cela se trouve à proximité des zones qui seront visitées grâce au programme Artemis lors du retour de l’Homme sur la Lune.
Rona Oran, co-auteure de l’étude et également membre du MIT concluant : « Depuis plusieurs décennies, le magnétisme de la Lune suscite une sorte d’énigme : est-il dû à des impacts ou à une dynamo ? Et là, on se dit que c’est un peu des deux. Et c’est une hypothèse vérifiable, ce qui est une bonne chose. »
Par ailleurs, le rover chinois cartographie 300 mètres de structures enfouies sous la surface de la Lune.