
Une étude d’une ampleur sans précédent a révélé un risque significativement plus élevé de maladies cardiaques chez les sujets les plus exposés à la lumière artificielle la nuit.
Des données révélatrices
La lumière influence largement nos rythmes circadiens, régissant de nombreux processus physiologiques clés (sommeil, température corporelle…). Si de précédents travaux basés sur des données satellites avaient établi un lien entre le fait de vivre dans des zones urbaines lumineuses et les maladies cardiovasculaires, Daniel Windred, de l’université Flinders et ses collègues ont exploré les effets d’une exposition quotidienne.
Pour ce faire, ils ont passé au crible les données d’une étude ayant suivi 89 000 adultes sans antécédent de maladie cardiovasculaire entre 2013 et 2016. L’ensemble des sujets avaient été équipés de capteurs mesurant en temps réel la luminosité (naturelle comme artificielle) de leur environnement.
Au cours des neuf années suivantes, il s’est avéré que les individus dont les nuits étaient les plus lumineuses présentaient un risque de maladie cardiovasculaire 23 à 56 % plus élevé. Ce type d’exposition constituait un facteur prédictif plus fort que le tabagisme, l’âge, la durée et la qualité du sommeil ou la prédisposition génétique à de telles affections.

Causes probables
Alors que les femmes présentent en général des taux de maladies cardiaques plus faibles que les hommes au même âge, principalement en raison des effets protecteurs des œstrogènes, ils étaient similaires chez les membres des deux sexes exposés aux niveaux d’éclairage artificiel les plus élevés. Selon les auteurs de la nouvelle étude, pré-publiée sur le serveur medRxiv, ces observations suggèrent une plus grande sensibilité de la mélatonine (ou hormone du sommeil) à la lumière.
La perturbation des rythmes circadiens est connue pour affecter le métabolisme du glucose, augmentant le risque de diabète de type 2, lui-même facteur de risque de maladies cardiovasculaires. Des travaux antérieurs avaient montré qu’elle affectait également la pression artérielle et augmentait le risque d’arythmie, en perturbant la communication entre le cerveau et le cœur.
Afin de réduire ce risque, Windred recommande évidemment de réduire au maximum le nombre de sources lumineuses dans la chambre, d’éviter les écrans avant le coucher, et de privilégier un éclairage doux lors des réveils nocturnes.
Précédemment, l’exposition à la lumière pendant la nuit avait été liée à une augmentation de 30 % du risque de dépression.
Par Yann Contegat, le
Source: New Scientist
Étiquettes: lumière, maladie cardiovasculaire, sommeil
Catégories: Actualités, Santé