Au cours des dernières années, d’importantes augmentations de la prévalence des troubles autistiques ont été constatées à travers le monde. Les experts pensent que c’est lié à des facteurs environnementaux. Une étude suggère notamment que cela pourrait avoir un lien avec le lithium présent dans l’eau du robinet.
Un lien potentiel entre le lithium et l’autisme
L’autisme, le trouble du spectre de l’autisme (TSA), fait référence à un large éventail de troubles neurodéveloppementaux caractérisés par des défis liés aux compétences sociales, aux comportements sociaux, à la communication et à la résistance aux changements de routine. L’autisme est une condition plus répandue qu’on ne le pense, et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence mondiale de l’autisme est estimée à environ 1 enfant sur 160.
On ne sait pas vraiment quelles sont les causes de l’autisme. Cependant, on soupçonne qu’il s’agit d’une combinaison de facteurs génétiques, biologiques et environnementaux. Dernièrement, les experts se sont focalisés sur les facteurs environnementaux en raison d’une augmentation importante de la prévalence de la maladie dans certaines régions, notamment aux États-Unis. Dans une nouvelle étude menée par les chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles, il a été découvert qu’il pourrait y avoir un lien entre l’autisme et le lithium dans l’eau du robinet.
Dans le cadre de leur étude, les chercheurs ont examiné les niveaux de lithium dans l’eau du robinet au Danemark, ainsi que les dossiers de santé de plus de 50 000 enfants danois. Selon les résultats de leurs analyses, la progéniture des femmes enceintes dont l’eau du robinet domestique avait des niveaux plus élevés de lithium avait un risque modérément plus élevé de recevoir le diagnostic d’un trouble du spectre autistique. Plus les concentrations de lithium dans l’eau augmentaient, plus le risque de diagnostic de TSA augmentait également.
Un danger qu’il faut prendre au sérieux
Même si cette étude à elle seule n’est pas suffisante pour prouver que le lithium est une des causes de l’autisme, cette possibilité mérite une enquête plus approfondie. C’est très important dans la mesure où l’exposition au lithium va probablement augmenter à l’avenir. « À l’avenir, les sources anthropiques de lithium dans l’eau pourraient devenir plus répandues en raison de l’utilisation et de l’élimination des batteries au lithium dans des décharges avec un potentiel de contamination des eaux souterraines », a déclaré Beate Ritz, auteure principale de l’étude.
Il faut en effet savoir que le lithium se retrouve généralement dans l’eau potable par l’altération des minéraux souterrains. Notons que si l’autisme figure désormais parmi les effets nocifs potentiels du lithium, cette substance a d’autres effets nocifs sur la santé. Des études ont notamment associé le lithium à des fausses couches et à des malformations cardiaques chez les nouveau-nés. Malgré cela, le lithium est une substance couramment utilisée pour traiter les troubles de l’humeur.
Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue JAMA Pediatrics.
Par Gabrielle Andriamanjatoson, le
Source: IFL Science
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