Des scientifiques ont procédé à l’analyse de lionceaux des cavernes exceptionnellement bien conservés. Bien que leurs dépouilles aient plusieurs dizaines de milliers d’années, il s’agit des deux spécimens de l’ère glaciaire les plus complets jamais étudiés.
« Même ses moustaches ont été préservées »
Lorsqu’il s’agit de préserver la vie ancienne pendant des milliers d’années, le pergélisol constitue une écrin naturel particulièrement efficace. Ces dernières années, les scientifiques ont retrouvé un louveteau momifié, de l’ADN de mammouths vieux d’un million d’années, et ont même réussi à sortir des vers et d’autres micro-organismes de leur sommeil plurimillénaire.
Dans le cadre de travaux publiés dans la revue Quaternary, des scientifiques se sont récemment penchés sur les dépouilles incroyablement bien conservées de deux lionceaux des cavernes mâle et femelle, baptisés Boris et Sparta. Distants d’une quinzaine de mètres, les deux spécimens avaient été découverts sur les rives de la rivière Semyuelyakh en Sibérie, avec leur fourrure, leur peau, leurs dents, leurs tissus mous et leurs organes momifiés et intacts.
« Sparta est probablement l’animal de l’ère glaciaire le mieux conservé jamais trouvé », souligne Love Dalén, chercheur à l’université de Stockholm et co-auteur de l’étude. « Elle est plus ou moins intacte, à part la fourrure, un peu ébouriffée. Même ses moustaches ont été préservées. Boris a été un peu plus endommagé, mais reste en assez bon état. »
L’excellent état de conservation des animaux a permis à l’équipe de prélever des échantillons et de déterminer leur âge grâce à la datation au radiocarbone. Alors que la proximité de leurs dépouilles laissait penser que les deux lionceaux étaient peut-être frère et sœur, les analyses ont révélé que Sparta avait vécu il y a 28 000 ans environ, et Boris il y a plus de 43 000 ans.
Un ensevelissement rapide
D’après leur taille et leur développement dentaire, tous deux semblaient avoir entre un et deux mois au moment de leur mort. Selon l’équipe, l’ensevelissement a dû se produire soudainement pour qu’un tel niveau de préservation soit atteint : ceux-ci auraient pu avoir été recouverts par une coulée de boue ou être tombés dans une crevasse. Bien que leurs os aient été endommagés, rien ne suggère des attaques de prédateurs.
Les chercheurs indiquent que les travaux futurs consisteront à tenter de séquencer l’ensemble du génome de Sparta, ce qui pourrait permettre d’obtenir davantage d’informations sur les lions des cavernes, ayant prospéré sur plusieurs continents au cours du Pléistocène avant de s’éteindre il y a 14 000 ans environ.
Par Yann Contegat, le
Source: New Atlas
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