Une tornade en Amérique via Shutterstock

Contrairement aux pluies ou aux incendies, le vent n’est pas visible dans un premier temps. L’environnement trahit sa présence, mais c’est une force insaisissable qui ne peut être arrêtée. Sa force n’a pas d’égale et peut causer des dommages gigantesques. SooCurious vous dévoile quatre lieux où le vent règne en maître.

Barrow Island :

Le 10 avril 1996 ont été enregistrés les vents records de 408 km/h à Barrow Island sur la côte nord-ouest de l’Australie. Cette force due au cyclone tropical Olivia fut, selon l’Organisation météorologique mondiale, la rafale de vent la plus forte jamais enregistrée. Pour qu’un cyclone se forme, il doit réunir plusieurs conditions. L’origine du cyclone se trouve dans la situation météorologique de base, c’est-à-dire un amas nuageux, ou une bande de nuages orageux dans une zone où l’air est instable. Ensuite, la température de la mer doit être d’au moins 26 °C sur au moins 50 m de profondeur. L’évaporation rapide de l’eau de celle-ci, chaude et humide, va produire l’énergie entraînant le mouvement rotatif du cyclone, qui entraîne lui-même les vents.

La rotation de la Terre permettant ce mouvement, le début de cyclone doit se trouver à au moins 550 km de l’Equateur. C’est ce que l’on appelle le mouvement Coriolis. En effet, les vents tournent dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Sud et l’inverse dans l’hémisphère Nord. Trop près de l’Equateur, la force de Coriolis est nulle. Ces effets combinés peuvent produire des vents violents, allant jusqu’au cyclone, s’ils se forment sur l’océan Pacifique Sud, « typhon » s’ils se forment dans le Nord et « ouragan » sur l’Atlantique. Les cyclones tropicaux sont particulièrement destructeurs, leurs vents et leurs pluies torrentielles faisant d’énormes dégâts et de nombreuses victimes chaque année. Des mesures de surveillance sont en place et des programmes de prévision de déplacement des cyclones sont en cours.

 

Oklahoma :

De l’espagnol « tornar », « tourner », une tornade est un tourbillon de vents violents. Elle se forme à partir d’un gros nuage appelé cumulonimbus. L’air froid descend tandis que l’air chaud d’une cellule orageuse monte suite à un cisaillement des vents dans l’atmosphère. Ce cisaillement consiste à des changements de direction et de vitesse du vent. Les deux courants ne se mélangent pas mais s’enroulent l’un autour de l’autre en tourbillonnant, ce qui crée une force d’aspiration. Faisant de nombreuses victimes chaque année, elles se forment particulièrement sur la côte sud-est des Etat-Unis. Le 27 avril 2011, près de 210 tornades se sont formées en 24 heures. Le 3 mai 1999, la plus haute vitesse de vent de tornade a été enregistrée en Oklahoma et était de 486 km/h.

 

Océan Austral :

La façon dont le Soleil réchauffe la surface de la Terre peut former des vents violents. A 30° de l’Equateur, les alizés soufflent régulièrement. A 40° se situent les vents d’ouest dominants et à 60° se trouvent les vents d’est polaires. La plupart des mers orageuses et agitées se situent dans l’océan Austral. Les différentes latitudes ont ainsi un surnom en fonction de leurs capacités : « les 40 rugissantes », « les 50 furieuses » et les « 60 hurlantes ». Les vents d’ouest sont interrompus par les continents et ne peuvent donc pas dépasser les 160 km/h.

Antarctique :

Les vents catabatiques sont créés par la combinaison d’un climat froid et de la forme de l’environnement. Une inversion de température en altitude et un faible gradient de pression délivrent une masse d’air froid qui s’accélère, entraînant une précipitation de la vitesse du vent. Pendant l’hiver antarctique, le Soleil est toujours en dessous ou au-dessus de l’horizon, ce qui empêche le réchauffement de la surface et conduit à la formation d’une couche d’air froid. Entre février 1912 et décembre 1913, les scientifiques ont mesuré la vitesse du vent au cap Denison, pointe rocheuse de la baie du Commonwealth. L’heure la plus venteuse a été enregistrée le 6 juillet 1913 à 153 km/h. Selon Sir Douglas Mawson qui s’est occupé de cette expédition, le blizzard fut continuel durant un an entier, des ouragans de vents hurlants duraient des semaines entières. Il est assez difficile de mesurer la puissance des vents catabatiques compte tenu du fait que ceux-ci peuvent détruire le matériel, et la température extrêmement basse peut l’endommager. Certains dispositifs à ultrasons résistent au froid mais ils ne peuvent pas fonctionner efficacement quand ils sont confrontés à de la poudreuse.

 

Slote Point

Située au plus au sud de la Nouvelle-Zélande, la région de Slote Point est constamment frappée par des vents si intenses que les arbres sont déformés et pliés. Cette zone n’accueille que très peu d’habitants, et les quelques cabanes construites à même les creux des arbres ont été abandonnées. La région est prisée par les bergers mais personne ne reste très longtemps dans ce lieu magnifique et tordu.

 

Et la France ?

En France, le Languedoc-Roussillon est la région la plus venteuse avec une force maximum moyenne annuelle de 46 km/h. L’appellation « tempête » n’est réservée qu’aux vents atteignant au moins 89 km/h. Fin décembre 1999, l’Europe a été secouée par Lothar, la tempête qui a dévasté les forêts de France, de Suisse, d’Allemagne et du Danemark. Les vents de montagne pouvaient atteindre 259 km/h. Elle s’est déplacée d’Ouest en Est à une vitesse de 100 km/h.

 

Ces chiffres sont d’une force surprenante. Il est passionnant de se rendre compte des effets du vent sur les constructions humaines et l’environnement. Sa force est d’autant plus impressionnante du fait que seuls ses effets sont visibles. A la rédaction, nous n’avions pas connaissance que ces lieux étaient le siège de telles violences naturelles. Étiez-vous conscient d’une force pareille du vent ou êtes-vous surpris de l’apprendre ?

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