Les troubles du spectre de l’autisme touchent aussi bien les hommes que les femmes. Cependant, une nouvelle étude révèle qu’un groupe de personnes serait susceptible d’être plus concerné que le reste de la population : les personnes transgenres ou non-binaires.
La question du genre, à la différence du sexe qui fait uniquement référence à la biologie des organes reproducteurs, est un concept de sociologie utilisé pour appréhender les différences qui existent entre les hommes et les femmes. Cependant, les genres définis par la société ne sont pas représentatifs de toutes les personnes et beaucoup d’entre elles développent leur propre identité de genre : transgenre, non-binaire…
Il est d’ailleurs important de noter que ces identités de genre “différentes de la majorité”, bien que longtemps effacées des livres d’Histoire, ont toujours fait partie de l’histoire de l’Homme (comme les Deux Esprits amérindiens ou les vierges sous serment des Balkans par exemple) et même plus globalement de celle des espèces animales où les comportements autour du genre y sont très documentés.
UN LIEN ENTRE AUTISME ET QUESTION DE GENRE ?
De nouvelles recherches indiquent que les personnes transgenres et non-binaires auraient des chances beaucoup plus significatives d’être autistes ou d’avoir des troubles du spectre de l’autisme que le reste de la population. Cette étude publiée dans la revue European Psychiatry est d’ailleurs l’une des toutes premières à intégrer des personnes non-binaires. Son auteur, le Dr Steven Stagg de l’université Anglia Ruskin, tend à démontrer qu’il existe un lien entre l’autisme et le questionnement autour de l’identité de genre.
177 personnes de tous genres, cisgenres, transgenres et non-binaires, ont pris part à ces recherches. Les résultats ont révélé que, parmi les personnes transgenres et non-binaires, 14 % avaient été diagnostiquées autistes et 28 % avaient des signes d’un ou plusieurs TSA (trouble du spectre de l’autisme) qui pouvaient résulter également sur un diagnostic. Selon les auteurs de l’étude, cela illustre probablement que l’autisme est sous-diagnostiqué, en particulier dans la population féminine, ce qui corrobore des rapports en ce sens ces dernières années.
Parmi les traits autistiques ou les troubles du spectre de l’autisme décelés par le Dr Stagg chez les participants, il a constaté que les groupes de personnes transgenres et non-binaires utilisaient un raisonnement systématique, fondé sur des règles, et avaient des difficultés autour de l’empathie.
#Transgender, #non-binary linked to autism https://t.co/VwaICjRIY1 This is particularly important, given that individuals born female are twice as likely to be referred to #gender identity clinics. #autism #aspergers
— Tania Marshall 🇨🇦🇦🇺🇳🇿Psychotherapist Author (@TaniaAMarshall) July 22, 2019
UN PHÉNOMÈNE PLUS RÉPANDU CHEZ LES FEMMES ?
Si les deux sexes sont sujets à des questionnements sur leur genre, les chercheurs ont découvert que les femmes seraient bien plus concernées. Le Dr Stagg déclare : “L’un des résultats les plus frappants est le nombre de personnes nées de sexe féminin ayant atteint le seuil d’un trouble du spectre de l’autisme. Ceci est particulièrement important étant donné que les personnes nées de sexe féminin ont deux fois plus de chances d’être orientées vers des centres qui abordent ces questions de genre.” Cela est corroboré par les données de Tavistock, le seul centre pour mineurs transgenres d’Angleterre, dont les femmes représentent 74 % des patients. Le ratio est d’un seul garçon contre 2,8 filles orientées vers le centre.
Cette étude de 2017 réalisée par le Dr Mark Stokes de l’université de La Trobe à Melbourne avait également mis en lumière une relation autour des personnes autistes et autant des questions de sexualité que des questions de genre. Les spécialistes constataient alors que « chez les femmes TSA on reportait plus de contacts homosexuels et un intérêt moindre pour le genre de leur partenaire romantique ».
Les chercheurs remarquaient également que quel que soit le sexe de naissance, les personnes autistes présentaient « des taux supérieurs d’asexualité ; moins d’attraction et de contacts hétérosexuels ; plus d’attraction homosexuelle ; peu d’intérêt pour le genre de leur partenaire ».
UN SUJET ENCORE TROP PEU ÉTUDIÉ
Une étude en 2010 menée par Annelou L.C. de Vries aux Pays-Bas avait également révélé qu’au sein d’une clinique spécialisée dans l’identité de genre, 8 % des patients avaient des troubles du spectre de l’autisme, soit environ 4 à 8 fois plus que la population globale (en fonction du pays et des infrastructures en place). Cela semble appuyer les résultats de l’étude récente du Dr Steven Stagg.
Malgré l’intérêt grandissant des spécialistes, il est important de souligner que ces champs de recherche sont récents et que la documentation sur le sujet reste très limitée, comme le rappelle cette étude publiée par le National Center for Biotechnology Information. Il faudra encore de nombreuses études et des échantillons de population plus larges pour confirmer ces résultats. Ces recherches sont très importantes car elles permettraient aussi bien de mieux accompagner les personnes autistes que les personnes qui s’interrogent sur leur identité de genre ou qui effectuent leur transition.
Le Dr Steven Stagg suggère d’ailleurs qu’il serait important que les centres pour personnes transgenres fassent des dépistages de troubles du spectre de l’autisme. Cela permettrait de diagnostiquer des personnes qui passaient jusque-là “sous les radars” et donnerait l’opportunité de leur offrir un accompagnement beaucoup plus adapté.
https://twitter.com/LewJ94/status/1151819181106425856Par Justine Manchuelle, le
Source: Eureka Alert
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Catégories: Actualités, Sciences humaines
ils en ont déjà parlé l’année dernière au congrès européen sur l’autisme mais je ne crois pas que c’était la même étude, vous devriez vous renseigner
J’ai fait ma transition il y a 9 ans et je suis actuellement dans une démarche de diagnostic d’autisme (deux ans de combat déjà). Comme vous dites, il y a trop peu d’études et échantillons trop faibles pour tirer des conclusions et j’ai moi-même un avis très mitigé sur la question. Est ce que cela ne va pas encore plus stigmatiser les personnes autistes ou transgenres ? Que des médecins cherchent davantage à « justifier » des choses sur nous ? Et en même temps, il y a bien un phénomène biologique quoi qu’il arrive, que ce soit pour l’autisme ou pour la transidentité. C’est effrayant parce que ces sujets ne s’opposent pas forcément mais moi je sais très bien que certains vont s’en servir contre nous à un moment ou à un autre…
Les « femmes » seraient bien plus concerné , je ne suis pas une femme et les autres personnes trans assigné fille/femme aussi .
Si, vous l’êtes. Vous n’y échapperez jamais. Demandez-vous surtout pourquoi vous avez autant de mal à l’assumer lol
ce n’est pas de l’autisme enculé ces notre vie on fait se que l’on veux