Il y a quelques temps, des chercheurs japonais ont conçu un petit drone capable de polliniser les fleurs. Aujourd’hui, c’est au tour de l’entreprise Draper de travailler sur un nouveau moyen de parer au déclin des insectes pollinisateurs par la technologie. Digne d’un scénario de science-fiction, des libellules cyborg génétiquement modifiées sont actuellement en cours de conception pour assurer l’avenir de la pollinisation.

 

Remédier au déclin des insectes pollinisateurs par la technologie

Nous assistons aujourd’hui à un phénomène très inquiétant pour l’avenir de nos cultures : l’effondrement des colonies d’abeilles et autres insectes pollinisateurs. L’usage intensif des néonicotinoïdes et autres pesticides ont largement contribué à faire peser une menace d’extinction sur ces animaux pourtant indispensables à la production des denrées sur lesquelles reposent notre alimentation, notre santé et notre économie.

Afin d’accompagner les pollinisateurs dans leurs tâches et de contenir les effets négatifs de leur déclin, les chercheurs du National Institute of Advanced Industrial Science (AIST) de Tsukuba avaient réussi à créer un drone miniature doté des mêmes facultés que les abeilles, pour collecter et déposer le pollen. Mais la société biomédicale Draper développe un projet plus fou encore : des libellules cyborg génétiquement modifiées capables de polliniser les cultures.

 

Des libellules cyborg pour polliniser les cultures

Le projet DragonflEye porte sur la conception de drones libellules autonomes qui fonctionnent à l’énergie solaire. Chaque libellule sera équipée d’un petit sac à dos à l’intérieur duquel se trouvera un mini panneau solaire et un système de navigation et de direction. Capable de voler par elle-même, la libellule recevra des messages dans son système nerveux via ses neurones de direction. Le capteur optique du drone (optode), composé de gènes présents dans les yeux de la libellule biologique, enverra des petits éclairs de lumière depuis le sac à dos pour le guider dans la collecte du pollen.

D’après Jesse J. Wheeler, qui dirige le programme de recherches, la première génération de prototypes a été conçue mais n’a pas encore été testée. L’équipe s’est d’abord concentrée sur le développement du sac à dos, de l’optode, et de tout ce qui se rapporte à la biologie synthétique de la libellule. Les chercheurs se préparent actuellement à placer les sacs à dos sur les drones et à les tester dans une salle spéciale qui peut capturer leurs mouvements en vol et enregistrer les données depuis le système de navigation.

Credit : CIA, wikimedia Commons

 

Un système de surveillance ?

Si les libellules doivent avant tout fonctionner comme des insectes pollinisateurs, elles auront potentiellement vocation à servir de petits systèmes de surveillance très discrets. Dans le grand final de la saison 3 de Black Mirror, la série de science-fiction anglaise à succès, une entreprise a créé de petits drones abeilles pour surmonter le déclin des pollinisateurs mais également tuer des êtres humains pour le gouvernement britannique. On ne sait jamais, parfois la réalité dépasse la fiction.

Credit : Green Peace / Polynoid
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