Il s’agit d’une décision historique dans l’histoire du pays. La deuxième nation la plus peuplée de la planète vient en effet d’officialiser ce jour la dépénalisation de l’homosexualité, après que sa Cour suprême ait invalidé un article ancien du code pénal sur le sexe contre nature.

Une décision historique

En Inde, l’homosexualité avait été autorisée pour la première fois en 2009, avant d’être à nouveau interdite en 2013. Il aura donc fallu attendre plus de cinq ans pour qu’elle soit enfin dépénalisée par la Cour suprême de Delhi, qui a invalidé un vieil article du code pénal remontant à l’ère coloniale britannique, qui condamnait les relations homosexuelles et les qualifiaient de « contre nature ». Selon Dipak Misra, président de la Cour suprême : « Cette loi était devenue une arme pour harceler les membres de la communauté LGBT ».

Les membres de la plus haute instance judiciaire de l’Inde avaient reçu en juillet dernier plusieurs plaignants homosexuels, parmi lesquels figuraient plusieurs célébrités du pays, afin d’entendre leurs arguments. Ceux-ci soutenaient notamment que l’article 377 du code pénal allait à l’encontre de la Constitution indienne, et il semble que leurs voix se soient faites entendre. À l’annonce de cette décision historique, de nombreux membres de la communauté LGBT ont d’ailleurs laissé exploser leur joie dans les rues des principales villes du pays.

L’Inde reste un pays extrêmement conservateur lorsqu’il est question d’orientation sexuelle

Dans un pays très conservateur gouverné depuis 2014 par les nationalistes hindous, la question de l’homosexualité reste toutefois un sujet extrêmement sensible. Il est d’ailleurs important de préciser que Narendra Modi, premier ministre indien, avait choisi de ne pas se prononcer et de laisser la Cour suprême décider de la dépénalisation de l’homosexualité. Selon de récentes estimations, une grande partie des indiens vivant dans des régions reculées considéreraient encore l’homosexualité comme une maladie mentale.

Jusqu’à aujourd’hui, l’homosexualité était un délit passible de prison à vie en Inde, bien que dans les faits, les procédures judiciaires pour relations sexuelles entre personnes de même sexe étaient extrêmement rares. Ce qui n’empêchait les associations LGBT du pays de dénoncer depuis de longues années les nombreuses pressions exercées sur les personnes homosexuelles par les forces de l’ordre.

Si cette décision s’apparente à une véritable victoire pour la communauté LGBT en Inde, on rappelle que le fait d’aimer une personne du même sexe constitue encore aujourd’hui un crime dans plus de 71 pays.

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