Selon une récente étude, les personnes LGBT+ sont plus fréquemment victimes de harcèlement sexuel, ainsi que d’agressions, au sein de l’armée américaine, que les autres. Cette discrimination n’est pourtant pas nouvelle au sein de l’armée américaine.

L’homophobie, ce fléau encore trop présent dans l’armée américaine

Une récente étude, menée par le département de la Défense des États-Unis, révèle que les personnes homosexuelles et bisexuelles sont plus susceptibles d’être victimes de harcèlement sexuel au sein de l’armée américaine. Ce rapport, mentionné par le magazine Queerty, révèle que les hommes gays ou bisexuels, au même titre que les femmes, font l’objet de harcèlement et d’agressions sexuelles, bien plus que les hétérosexuels.

Cette étude, également citée par le magazine US News & World Report, a été réalisée sur un panel de 544 membres de l’armée américaine, dont 41 % étaient LGBT+ et 10 % identifiés comme transgenres ou non genrés. Les gays, les lesbiennes et les bisexuels étaient plus susceptibles d’être victimes de harcèlement sexuel et d’intimidations que les hétéros.

Cette étude, publiée dans le Journal of Traumatic Stress, affirme qu’il s’agit de 80 % des personnes LGBT+ discriminées au sein de l’armée américaine. Cela correspond à plus de 4/5 des LGBT+ actifs au sein de l’armée ayant participé à l’étude.

— Bumble Dee / Shutterstock.com

« Don’t ask, don’t tell », abolie il y a à peine 10 ans, symbole d’une homophobie encore très présente

« Il semble que certains de ces effets pourraient persister, y compris les préjugés et la discrimination sexuelle, qui peuvent augmenter le risque de victimisation », selon Ashley Schuyler, doctorante en santé publique et sciences humaines à l’Oregon State University. Elle ajoute : « Nos résultats suggèrent que les membres LGBT+ de l’armée connaissent un risque élevé de harcèlement, même dans cette ère post “Don’t ask, don’t tell”. »

La loi du « Don’t ask, don’t tell », en vigueur entre 1993 et 2011, avait pour but, officiellement, de permettre aux personnes « non hétérosexuelles » d’intégrer l’armée, mais au prix du silence. Ainsi, les recruteurs s’engageaient à ne pas fouiller dans la vie privée des futurs soldats, et ces derniers, s’ils n’étaient pas hétérosexuels, s’engageaient à ne pas révéler leur orientation, ni s’impliquer dans une relation sexuelle ou amoureuse au sein de l’armée. Discriminatoire et obsolète, elle est abrogée en 2011 par Barack Obama.

En 2019, une étude, publiée par Amnesty International, avait révélé que les lois interdisant les relations sexuelles entre personnes de même sexe au sein de l’armée sud-coréenne conduisaient à plus de harcèlement et d’agressions sexuelles.

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