lézard
Tiliqua rugosa — Ken Griffiths / Shutterstock.com

Des analyses fossiles ont conduit à la description d’une nouvelle espèce de reptile préhistorique. Dotée d’une impressionnante cuirasse et de mâchoires redoutables, la créature parcourait ce qui est aujourd’hui le sud de l’Australie à la fin du Pléistocène.

Tiliqua frangens

En 2009 et 2013, des scientifiques avaient trouvé deux fossiles mystérieux (une partie de mâchoire et un crâne) dans les grottes de Wellington, en Nouvelle-Galles du Sud. Si ceux-ci semblaient appartenir à des scinques, famille de lézards présente sur la quasi-totalité des continents et comprenant aujourd’hui près de 1 700 espèces, leur taille s’avérait inhabituelle.

L’analyse approfondie de dizaines de témoignages similaires mis au jour récemment sur le site australien a révélé qu’ils appartenaient tous à la même espèce : un scinque préhistorique géant appelé Tiliqua frangens qui vivait dans la région il y a 47 000 ans environ. Son plus proche parent vivant est Tiliqua rugosa, également connu sous le nom de scinque rugueux, que l’on trouve notamment dans les zones arides de la Nouvelle-Galles du Sud.

La comparaison de leurs caractéristiques osseuses suggère que T. frangens aurait été deux fois plus lourd et grand que T. rugosa, avec un poids d’environ 2,3 kilogrammes pour 60 centimètres de long, quand celui de la plupart des scinques modernes, mesurant une dizaine de centimètres de long, ne dépasse pas 2 grammes.

Comprenant des dents, ainsi que des parties de crâne, d’armure osseuse, de colonne vertébrale et d’os de pattes, les témoignages fossiles indiquent que T. frangens possédait un crâne large et profond, des mâchoires puissantes et une armure épaisse hérissée de pointes, qui aurait permis au reptile, dont les pattes courtes et trapues suggèrent qu’il se déplaçait lentement, de repousser ses prédateurs. À l’instar de T. rugosa, celui-ci se nourrissait principalement de plantes.

Une espèce autrefois répandue dans le sud de l’Australie

Les auteurs de la nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the Royal Society B, ont expliqué avoir depuis identifié d’autres témoignages de l’ancien scinque dans de vieilles collections de musées, indiquant que l’espèce était autrefois répandue dans les environnements secs et ouverts du sud de l’Australie.

T. frangens a vécu à la même époque que d’autres créatures imposantes, notamment les kangourous et wombats géants, ainsi que les « lions marsupiaux ». Intervenue il y a plus de 40 000 ans, sa disparition ainsi que celle d’autres représentants de la mégafaune préhistorique australienne seraient potentiellement liées à l’arrivée de l’Homme ou au changement climatique.

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