S’il y a bien quelque chose que l’on ne pourrait pas reprocher à la science, c’est le fait d’avancer. Grâce à une technique d’immunothérapie révolutionnaire qui consiste à fabriquer des lymphocytes T universels (une variété de globules blancs), des chercheurs de l’University College London ont pu sauver la vie de deux nourrissons atteints de leucémie aigüe lymphoblastique. Des résultats convaincants qui s’inscrivent dans un nouveau moyen de guérison de la leucémie.
Chaque année, près de 300 bébés naissent avec une leucémie aigüe limphoblastique, un cancer du sang qui empêche la production des cellules sanguines normales par la moelle osseuse. Ayant déjà fait ses preuves contre les tumeurs sanguines, cancers du cerveau et les leucémies, l’immunothérapie qui consiste à prélever les lymphocytes T (globules blancs) d’un patient, afin de les « reprogrammer » pour mieux combattre les cellules cancéreuses, est généralement appliquée sur des adultes et des enfants mais n’a que très peu de chance de fonctionner chez les nourrissons, qui « ne possèdent pas de quantités suffisantes de cellules T à cet âge ».
Si les nourrissons ne produisent pas suffisamment de lymphocytes T pour s’autosuffire, alors pourquoi ne pas les prélever sur un autre patient ? Partant de cette idée audacieuse, les chercheurs ont modifié génétiquement les cellules d’un donneur afin qu’elles reconnaissent et détruisent les cellules cancéreuses, mais aussi dans le but de faire disparaître les gènes responsables de la réponse immunitaire des cellules face à un corps étranger et du développement de la maladie du greffon contre l’hôte. Cette maladie se développe lorsque les lymphocytes T du donneur se défendent contre le patient greffé car ils ne reconnaissent plus leur environnement.
En juin 2015, les chercheurs ont testé l’immunothérapie chez une première fillette âgée de 12 mois, puis une autre de 16 mois six mois plus tard, qui ont également été sous chimiothérapie et reçu une transplantation de moelle osseuse pour restaurer leur système immunitaire. Si l’un des deux nourrissons a développé la maladie du greffon deux mois après l’intervention, avant d’être rapidement soigné, les deux filles sont désormais en phase de rémission complète seulement 28 jours après avoir reçu le traitement. Des résultats qui nous l’espérons, afficheront d’avantage de prouesses dans les années à venir, dans la lutte contre le fléau du cancer.
Par Tom Savigny, le
Source: Sciences et avenir
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