Ce mardi, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié un rapport accablant mettant en avant les conséquences d’une exposition récurrente à certains types d’éclairage LED riches en lumière bleue. Ceux-ci ont non seulement un effet toxique sur votre rétine, mais perturbent également votre sommeil.

Les effets terribles de la lumière bleue sur notre rétine

Lorsqu’une source émet de la lumière bleue, des réactions successives se produisent à l’intérieur de notre œil, qui n’est pas habitué à recevoir ce type de rayonnement. Cela va conduire à la formation de molécules toxiques qui vont s’attaquer aux cellules photoréceptrices de notre rétine, et les détruire. Comme l’explique le Dr. Kasun Ratnayake, chercheur à l’Université de Toledo et auteur principal d’une étude démontrant ce phénomène, il s’agit malheureusement d’un processus irréversible : « Les cellules photoréceptrices de notre œil ne se régénèrent pas. Une fois qu’elles sont mortes, c’est pour de bon. »

Notre exposition à ce type de lumière a fortement augmenté depuis une dizaine d’années avec la démocratisation des diodes électroluminescentes (LED), notamment le soir avec les éclairages artificiels et les écrans. Réputées pour consommer beaucoup moins d’énergie que les dispositifs classiques, celles-ci ont cependant des effets terribles sur notre santé, comme le démontre l’Anses dans un nouveau rapport de 420 pages. Lors d’un premier avis rendu en 2010, l’Agence avait déjà souligné la toxicité de la lumière bleue pour la rétine, qui avait débouché sur la mise en place de normes spécifiques.

Un risque plus élevé de DMLA et un sommeil perturbé

Ce nouveau document accablant va plus loin et met en avant d’autres risques liés à l’exposition à la lumière bleue. Dans le cas d’une exposition aigüe et récurrente, le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) augmente, tandis qu’une exposition même très faible à de la lumière bleue le soir ou la nuit perturbe les rythmes biologiques et les cycles de sommeil. Les écrans d’ordinateurs, de smartphones ou de tablettes constituent en effet des sources importantes de lumière bleue, et les enfants et adolescents, dont les yeux ne filtrent pas pleinement ce type de lumière, constituent une population particulièrement sensible.

Pour limiter au maximum ces risques, l’Anses conseille de privilégier des éclairages domestiques de type « blanc chaud » (une température de couleur inférieure à 3 000 kelvins et tirant sur le jaune), et bien évidemment de limiter l’exposition à la lumière bleue émise par les écrans LED avant le coucher et pendant la nuit. Elle estime par ailleurs l’efficacité des dispositifs de protection grand public (verres spéciaux, écrans anti-lumière bleue…) censés protéger la rétine extrêmement variable, et à l’heure actuelle non démontrée en ce qui concerne le sommeil.

Enfin, elle invite également les autorités à adopter de nouvelles normes en ce qui concerne les appareils grand public intégrant ce type d’éclairage (luminaires, écrans, phares de voiture…) en privilégiant les catégories de LED les moins nocives.