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Les bonobos peuvent combiner des « mots » d’une manière que l’on croyait propre à l’Homme

Il s’agit de nos plus proches parents vivants

bonobos
© Eric Kilby / Flickr

L’analyse de centaines de cris de bonobos a révélé des similitudes structurelles encore plus étroites que prévu avec le langage humain.

Compositionnalité non triviale

Les bonobos sont les plus vocaux des grands singes. Pour communiquer avec leurs semblables, ils utilisent une variété d’appels (sifflements, hululements, grognements…) se révélant en moyenne une octave plus aigus que ceux des chimpanzés. Détaillée dans la revue Science, la récente analyse de 700 enregistrements a révélé des centaines de caractéristiques contextuelles associées à chaque « bavardage ».

Les chercheurs ont constaté qu’à l’instar du langage humain, les vocalisations des bonobos présentent une certaine compositionnalité, c’est-à-dire qu’elles combinent un ensemble fini de types d’appels pour former des structures cohérentes.

En linguistique, on distingue deux types de compositionnalité : triviale et non triviale. Dans le premier cas, chaque mot d’une combinaison donnée conserve son sens indépendant (avec une signification globale correspondant simplement à la somme de ses parties). Par exemple, un « danseur blond ». Si celui-ci était également professionnel de santé, le remplacement du terme « danseur » par « médecin » ne modifierait pas le sens du terme « blond ».

La compositionnalité non triviale implique le schéma inverse. Ainsi, « mauvais danseur » ne décrira pas un individu malveillant qui se trémousse, mais un piètre danseur. Dans ce cas, « mauvais » est étroitement lié à danseur et ne possède pas de sens indépendant.

Bonobos
— GUDKOV ANDREY / Shutterstock.com

Éclairer les origines du langage humain

Dans l’ensemble, ces travaux montrent que les bonobos maîtrisent ce type de construction, conférant au langage humain sa souplesse et sa complexité. Les auteurs de l’étude expliquent avoir identifié quatre types de structures combinées, dont trois présentaient une compositionnalité non triviale.

Une meilleure compréhension des vocalisations de nos plus proches parents vivants, avec qui nous partageons 98,8 % de notre ADN, pourrait contribuer à éclairer les origines du langage humain.

En début d’année, des expériences avaient montré que les bonobos pouvaient déterminer ce que vous savez, mais aussi ce que vous ignorez.

Par Yann Contegat, le

Source: IFL Science

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