Les tribus amérindiennes ont tout enduré : une invasion colonialiste venue d’Europe, la spoliation de leurs terres, un génocide oublié des livres d’Histoire américains… Et malgré toutes ses épreuves, leur sagesse demeure intacte. John Fire Lame Deer est un amérindien né au début du XXe siècle. Peu avant sa mort en 1976, il nous a gratifié d’un très beau texte qui dénonçait les soi-disant « bienfaits » de la colonisation.

 

Le gardien de la spiritualité et des traditions de son peuple

Né dans la réserve de Rosebud dans le Dakota du Sud, John Fire Lame Deer (Lame Deer est à traduire par « cerf boiteux ») a porté de multiples casquettes au cours de sa vie : clown de rodéo, soldat, prisonnier, policier, peintre en lettres, ouvrier agricole, berger, médecin… Mais son titre, celui de « gardien de la spiritualité et des traditions de son peuple », n’a jamais changé.

La grande sagesse qui le caractérisait l’a amené à écrire de nombreux récits qui visaient à préserver la philosophie des Sioux, et dénoncer la spoliation de leurs terres par les Blancs. Dans le texte qui suit, John Fire Lame Deer critique et fustige avec ironie et puissance l’invasion des Européens, qui a signé le début de la fin pour les tribus Amérindiennes…

6 chefs amérindiens.

 

« Avant que nos frères blancs viennent nous civiliser, nous n’avions aucune prison. Par conséquent, il n’y avait aucun délinquant.

Nous n’avions pas de clés ni de serrures, donc il n’y avait pas de voleurs.

Quand quelqu’un était trop pauvre pour s’offrir un cheval, une couverture ou une tente, il pouvait le recevoir comme cadeau.

Nous étions si peu civilisés que nous n’accordions pas une réelle importance à la propriété privée.

Nous voulions posséder des choses pour donner aux autres, pour s’entraider.

Nous n’avions pas d’argent, et pour cette raison, la valeur d’un homme ne pouvait être déterminée selon sa richesse.

Nous n’avions aucune loi (écrite), aucun avocat (ou procureur), aucun politicien. Par conséquent, nous n’étions pas capables de tricher ou d’escroquer autrui.

Avant la venue des hommes blancs, nous suivions vraiment le mauvais chemin. Je ne saurais vraiment pas expliquer comment nous nous y prenions pour nous en sortir sans ces choses fondamentales, qui sont absolument nécessaires à une société civilisée. C’est du moins ce que nos frères blancs n’ont pas arrêté de nous dire. »

 

Un texte touchant, qui dénonce avec brio la colonisation des Blancs et le génocide qui en a découlé. Aujourd’hui menacée de disparition, la culture amérindienne appartient à un passé révolu que les Blancs Américains préfèrent volontiers oublier…

Un chef indien.
 
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