Le changement climatique devient de plus en plus problématique chaque année. Au Kenya, Baringo et les autres grands lacs de la vallée du Rift ont atteint des niveaux inégalés après plusieurs mois de précipitations inhabituelles probablement dues à ce phénomène. Sur place, les habitants des villages submergés sont dépassés par la situation.
Des niveaux record jamais atteints depuis cinquante ans
Baringo et les autres grands lacs de la vallée du Rift au Kenya n’ont jamais atteint des niveaux aussi importants au cours des cinquante dernières années. Cette année, les niveaux de certains lacs ont même augmenté de plusieurs mètres, suite à plusieurs mois de précipitations inhabituelles. « J’ai 60 ans et je n’ai jamais vu ou vécu quelque chose comme ça », explique Richard Lichan Lekuterer, le chef d’un village submergé par les eaux, à quelques centaines de kilomètres au nord de Nairobi.
Bien que le niveau de ces étendues d’eau ait fréquemment baissé pour ensuite augmenter au fil des années, la montée actuelle dépasse tout ce que la population locale a connu jusqu’à présent. Richard Lichan Lekuterer explique que « c’était comme la vitesse du vent ». Face à la montée des eaux, ce dernier a été contraint de déménager en mars dernier. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines. Il s’attend notamment à devoir recommencer en raison de la progression constante de l’eau.
En dehors de la population, la faune est également affectée par ce phénomène. Dans son cas, le lac Bogoria est l’habitat de prédilection de nombreux flamants roses. Ceux-ci ont besoin d’une eau salée pour leur nourriture. Or, les scientifiques craignent une jonction de l’eau douce du Baringo et de l’eau salée du Bogoria. Les animaux devront ainsi trouver un nouvel habitat si cela arrive.
La déforestation peut-être à l’origine de la montée des eaux
D’après les observations de l’Autorité des ressources en eau (WRA), le niveau du lac Baringo a monté de 2,7 mètres entre avril et juin, l’eau progressant de 500 mètres dans les terres. Les scientifiques pensent que cette montée pourrait être liée à la déforestation de la forêt Mau. Ils expliquent que les eaux de pluie ne sont plus retenues par la végétation et finissent par se déverser dans les lacs environnants.
Les scientifiques indiquent qu’il est possible que la montée des eaux soit également liée à l’activité sismique, aux infiltrations des nappes phréatiques ou encore aux cycles naturels de flux et reflux. Cependant, rien n’est sûr pour l’instant. Il faudra sans doute pousser les recherches plus loin pour être fixé. « Les choses ont changé… Les effets sont plus prononcés qu’il y a 50 ans », constate Mohamed Shurie, géologue et directeur du WRA.
Par Kanto Andriamanjatoson, le
Source: Sciences et avenir
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