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Un exemple pour la France entière : La Rochelle vise le zéro carbone d’ici 2040

La formidable mobilisation citoyenne construira le monde de demain

La Rochelle est une ville française déjà reconnue pour ses efforts en matière de développement durable à l’échelle du territoire français. Mais les acteurs de la région veulent aller plus loin grâce à “La Rochelle Territoire Zéro Carbone”. Ce projet ambitieux vise à faire du territoire un espace écologique, respectueux de l’environnement et idéal pour ses habitants.

La genèse du projet

Un consortium regroupant cinq acteurs locaux est à l’origine du projet. Ce sont La Rochelle Université, la Ville de La Rochelle, l’Agglomération de La Rochelle, le Port Atlantique de La Rochelle et l’association Atlantech qui collaborent pour développer le territoire.

La Rochelle a candidaté à l’appel à projets “Territoire d’innovation” du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) afin de bénéficier d’un soutien financier pour le projet. C’est chose faite : lauréat de la première étape, la ville remporte 400 000 euros, ce qui permettra de mettre en place le projet le plus rapidement possible. 80 partenaires de divers horizons ont également rejoint l’aventure.


“Ce projet est une formidable occasion de fédérer les initiatives et montrer que l’on peut agir à l’échelle locale”


Christophe Philipponeau, Directeur général de l’association Atlantech

La Rochelle était, selon les acteurs, une ville tout indiquée pour un projet de développement durable de cette envergure. En tant que ville côtière, elle est à la fois source d’attractivité pour les citoyens et les entreprises mais aussi vulnérable face aux changements climatiques. Ce nouveau projet, qui repose sur les trois piliers “créativité, solidarité et sobriété”, doit développer durablement la ville.

© Frédéric Le Lan

En quoi consiste exactement “La Rochelle Territoire Zéro Carbone” ?

Comme son nom l’indique, le projet vise avant tout à réduire l’empreinte carbone du territoire à zéro. L’idée serait de diviser par 2 les émissions de carbone d’ici 2030 puis de ne plus rien émettre en 2040. En fonction du bilan carbone établi en 2017 par les acteurs du projet, 5 axes de travail ont été identifiés : la mobilité, la préservation du littoral, la rénovation du bâti et la construction, l’écologie industrielle et les énergies renouvelables. Tous les projets menés par le consortium s’articulent autour de ces thématiques, afin de préserver une certaine cohérence dans les initiatives. Il faut également souligner l’importance de la data : la collecte de données est primordiale selon le comité scientifique de “La Rochelle Territoire Zéro Carbone”, afin de suivre l’impact progressif du projet sur la consommation énergétique du territoire.

Des outils innovants sont prévus pour assurer le bon déroulement du projet. L’agrégateur carbone en est l’exemple : selon le communiqué de presse du projet, il permettra avant tout de vendre des crédits carbone à l’échelle territoriale aux associations, entreprises ou particuliers. Cela permet d’encourager les acteurs à surveiller leurs émissions de carbone, trouver des alternatives écologiques ou de compenser leurs émissions de façon volontaire.

Infographie de l’agrégateur carbone du projet

La protection du territoire s’articule autour de cinq axes

L’agglomération de La Rochelle compte 70 km de côtes et 9 communes en bord de mer, ce qui constitue le principal motif de visite des 4 millions de touristes annuels. C’est pourquoi la préservation de ces espaces est primordiale. L’écosystème aquatique présent abrite justement une biodiversité riche qui contribue à réduire les émissions de CO2 grâce à la photosynthèse réalisée par les herbiers marins et les mangroves. Une raison de plus pour tout mettre en oeuvre afin de protéger cette flore.

La gestion des énergies s’inscrit aussi dans les plans écologiques du consortium. Le plan Climat Energie Territoire permet à la fois de sensibiliser les citoyens à la question des énergies renouvelables mais aussi de mettre en place les infrastructures nécessaires afin d’exploiter ces ressources propres. L’installation de panneaux photovoltaïques est notamment prévue.

La mobilité constitue un axe primordial sur lequel le consortium travaille. Responsables de 42 % des émissions carbone de La Rochelle en 2017, les transports ne sont pas suffisamment “verts” à l’heure actuelle. Par des aménagements ainsi qu’une campagne de sensibilisation, les acteurs du projet souhaitent encourager le co-voiturage, mais surtout l’utilisation de transports non polluants pour réduire drastiquement ce taux d’ici 2040.

© Frédéric Le Lan

L’écologie industrielle est le volet économique indispensable pour porter le projet La Rochelle Territoire Zéro Carbone de manière pérenne. Cela se traduit par un dialogue avec les entreprises locales afin de mutualiser leurs efforts en matière d’écologie, notamment via le recyclage de leurs déchets et leurs consommation énergétique globale, grâce à des dispositifs spécifiques.

Enfin, le secteur du bâtiment doit pouvoir répondre aux normes du développement durable. L’association Atlantech a construit un “parc bas carbone”, qu’il est possible de visiter, afin de mettre en avant l’éco-construction. La réhabilitation de bâtiments dans la ville est également prévue.

Il faut miser un maximum sur le renouvelable pour limiter l’impact écologique de La Rochelle. © Frédéric Le Lan

L’implication citoyenne est indispensable

De manière globale, les citoyens sont vivement encouragés à s’informer, poser des questions et soumettre des suggestions au consortium sur le projet. Une multitude de plateformes numériques sont en cours de création : l’une permettra de s’informer sur les possibilités d’aménager son logement de façon écolo, une autre pour interagir avec les acteurs du projet en posant des questions… Un forum participatif rassemblant 80 associations a également eu lieu afin de faciliter le dialogue.

Il est clair que “La Rochelle Territoire Zéro Carbone” vise à faire prendre conscience aux habitants du rôle qu’ils peuvent jouer. Toute participation, aussi minime soit-elle, pourra contribuer à faire de l’agglomération de La Rochelle un cadre de vie écologique et agréable où ils pourront poursuivre leurs activités.

En définitive, ce projet de grande envergure pourra transformer le paysage de La Rochelle en prenant en compte toutes les questions liées à l’écologie et constituera peut-être un modèle à l’échelle française.

© Frédéric Le Lan

Pensez-vous que ce projet pourra encourager d’autres régions françaises à se pencher sur le développement durable ?

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  • Oui enfin génial quand tous le monde est impliqué dans le projet. Je suis Rochelais et aujourd’hui Je suis obligé de prendre ma voiture comme la majorité d entre nous car la mairie de la Rochelle se fiche totalement du développement de la périphérie qui pourtant représente la majorité des habitants…

  • Oui enfin génial pour ceux qui sont impliqués dans les projets.Je suis rochelais et obligé de prendre ma voiture car la mairie se fiche totalement du développement de la périphérie qui représente pourtant la majorité des habitants…