Le trou noir supermassif Sagittarius A, niché au cœur de notre galaxie, montre des signes d’éveil inédits. Observé de près par la NASA et les plus grands télescopes, ce colosse dormant depuis des milliards d’années semble prêt à se réveiller. Et ce n’est que le début.

Sagittarius A* n’est plus un simple trou noir dormant : il montre des signes d’activité inédite
Pendant des décennies, Sagittarius A* était perçu comme un trou noir plutôt calme, voire endormi. Pourtant, depuis quelques années, les observations s’accumulent et racontent une tout autre histoire.
En effet, les données récentes du James Webb Space Telescope et de l’Event Horizon Telescope montrent une activité bien plus intense que prévu : 5 à 6 éruptions majeures par jour, provoquées par des perturbations du champ magnétique. Des jets de matière, des flashs d’énergie… rien de très paisible, en somme.
Et ce n’est pas tout. L’analyse des données par intelligence artificielle révèle aussi des changements de vitesse de rotation, des fluctuations de rayonnement, et une instabilité croissante autour de l’horizon du trou noir. Bref, le monstre remue dans son sommeil.
Une preuve historique d’un réveil passé de Sagittarius A* éclaire son comportement actuel
L’équipe de Frédéric Marin (CNRS) a mis au jour un épisode méconnu : à la fin du XIXe siècle, Sagittarius A* s’est brièvement réveillé, engloutissant du gaz et de la poussière à un rythme effréné. En conséquence, cette frénésie d’absorption a laissé des traces lumineuses dans les nuages moléculaires alentour.
Imaginez un ours qui se réveille affamé, dévore tout… puis retombe en hibernation. C’est exactement le scénario décrit par les chercheurs. Et cela change tout : ce trou noir a déjà montré qu’il pouvait sortir de sa torpeur.
Une collision galactique pourrait déclencher un réveil définitif et une croissance gigantesque
La Voie lactée ne vivra pas indéfiniment en paix. En effet, des chercheurs de l’université de Durham prédisent que dans 2 milliards d’années, notre galaxie entrera en collision avec le Grand Nuage de Magellan. Ce choc titanesque serait capable d’alimenter Sagittarius A* en matière à dévorer pendant des éons.
Le trou noir pourrait voir sa masse multipliée par 8. Ce serait une transformation radicale, avec des conséquences encore mal connues sur la galaxie. Certes, la Terre ne risque (probablement) rien, mais il existe un risque infinitésimal que notre Système solaire soit entraîné plus près du cœur galactique.
Ce que les chercheurs essaient de comprendre avant qu’il ne soit trop tard
Ce que les astronomes traquent aujourd’hui, c’est le moment exact où Sagittarius A* pourrait se réveiller pour de bon. Ainsi, ses éruptions, son comportement magnétique, ses flux de matière… tout est scruté, disséqué, comparé à des modèles.
Le James-Webb, en particulier, offre une résolution inégalée pour observer les moindres variations de lumière et de chaleur. En parallèle, l’IA permet de simuler l’évolution du trou noir, et d’anticiper les scénarios possibles.
Le réveil complet pourrait survenir dans des millions d’années. Ou demain. Car avec l’espace, tout est question d’échelle… et parfois, même 2 milliards d’années, ça semble trop proche.
Par Eric Rafidiarimanana, le