Propriété de J. J. Abrams, Bad Robot Productions aurait décliné l’accord d’exclusivité à 500 millions de dollars proposé par Apple. Le réalisateur américain a préféré s’engager avec WarnerMedia pour les cinq prochaines années, contre un chèque de « seulement » 250 millions de dollars.

Un accord d’exclusivité à 500 millions de dollars

Selon The Hollywood Reporter, J. J. Abrams et les décideurs de Bad Robot Productions n’étaient pas emballés par l’accord les liant à 100 % à Apple TV+, nouveau service de streaming propriétaire que la marque à la pomme lancera le 1er novembre prochain en France. Par conséquent, ces derniers ont préféré se tourner vers WarnerMedia. Bien que le chèque obtenu représente la moitié de ce qu’Apple proposait, ce nouveau contrat permettra à Abrams et Bad Robot de continuer à réaliser, écrire et produire des projets pour des sociétés tierces. Sachant que le réalisateur américain a encore des projets en développement chez Paramount Pictures ainsi qu’un nouveau film Star Wars arrivant en décembre, la question de l’exclusivité des droits a pesé lourd dans la balance.

Abrams et son équipe auraient également exprimé de fortes réserves au sujet du modèle global d’Apple TV+. Le manque de franchises dans l’escarcelle du géant californien ainsi que l’impossibilité de travailler sur de nouveaux épisodes de sagas majeures comme Star Wars ou Star Trek auraient fortement refroidi le réalisateur. Considérant également le rôle important de J. J. Abrams dans la création de blockbusters, le désintérêt manifeste d’Apple en ce qui concerne la sortie en salles des longs-métrages exclusifs à sa plateforme de streaming aurait également posé problème. Netflix, Amazon et Apple doivent en effet s’engager à ne pas diffuser sur leurs services les films bénéficiant d’une importante couverture en salles avant 12 semaines. Jusqu’à présent, seule Amazon s’est résolue à un tel accord.

Apple ne compte pas rester dans l’ombre de Netflix

Toujours selon THR, Bad Robot Productions pourrait amasser jusqu’à 1 milliard de dollars grâce aux principaux blockbusters dans lesquels Abrams est impliqué, ce qui représente une part majeure de retombées de la société. Le fait qu’Abrams décline le contrat de 500 millions de dollars proposé par Apple démontre une nouvelle fois les difficultés des services de streaming à attirer dans leurs filets des réalisateurs de renom, ayant fait leurs preuves au sein du circuit traditionnel et souhaitant que leurs longs-métrages bénéficient d’une large diffusion dans les salles obscures. Afin de ne pas compromettre la possibilité qu’il concoure aux Oscars et de ne pas froisser ses abonnés, Netflix a récemment dû se résoudre à sortir brièvement, et dans un nombre restreint de salles, The Irishman, le nouveau Scorsese qu’elle produit.

Apple n’a jamais indiqué ouvertement qu’elle prévoyait des sorties en salles à grande échelle pour ses contenus originaux, mais sa tentative de s’adjuger l’exclusivité des services d’Abrams et de Bad Robot Productions démontre sa volonté de développer des projets de films/séries ambitieux et des franchises majeures en interne. Bien qu’elle compte également s’appuyer sur des sociétés tierces pour produire des émissions et des longs-métrages pour sa plateforme de streaming, proposer des accords d’exclusivité totale à des réalisateurs reconnus constitue un signal fort de la part de la firme californienne, qui n’entend pas rester dans l’ombre de Netflix et disposerait d’une enveloppe d’environ 6 milliards de dollars pour la création de contenus originaux.

J. J. Abrams et sa société de production travaillent actuellement sur plusieurs séries à destination d’Apple TV+, dont une adaptation du roman « Lisey’s Story » de Stephen King.

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