Six mois. C’est la durée du voyage de la sonde InSight entre la Californie et la planète Mars. Lundi après-midi, après sept minutes haletantes, l’engin a atteint sa destination finale, une plaine proche de l’équateur de la planète rouge. Il y passera les deux prochaines années afin d’y mener des recherches scientifiques concentrées sur l’intérieur de la planète. InSight a le potentiel de nous apprendre des informations précieuses sur la formation des planètes rocheuses au sein de notre système solaire. Ce projet intéresse particulièrement les scientifiques pour une possible future visite, voire même une possible colonisation. Explications.

 

Historique de la mission

Contrairement aux autres missions sur Mars, la mission InSight se démarque car elle va mener ses investigations dans son sol. En effet, des théories en tout genre émergent fréquemment concernant le sol de Mars, qui pourrait contenir des réponses à de nombreuses questions. Les scientifiques veulent notamment savoir comment Mars est structurée, de son noyau à sa croûte. C’est le premier atterrisseur à venir sur Mars depuis l’arrivée du rover Curiosity en 2012. Pour résumer, c’est principalement trois missions qui sont attribuées à InSight.

La première consiste à utiliser un ensemble de sismomètres (franco-britanniques) qui seront plantés puis remontés à la surface, afin d’écouter les « Marsquakes ». Ces vibrations du sol révéleront notamment où se trouvent les couches rocheuses, et de quoi elles sont faites.

Le deuxième objectif se résume en un système allemand « mole », qui creusera jusqu’à 5 mètres dans le sol afin de  prendre la température de la planète. Cela donnera une idée de l’activité météorologique de Mars, entre autres.

Enfin, la troisième expérience va utiliser les transmissions radios, dans le but de déterminer le plus précisément possible la manière dont la planète s’oriente et vacille sur son axe de rotation. Suzanne Smrekar, scientifique adjointe du projet, explique : « Si vous prenez un œuf cru et un œuf cuit et que vous les tournez, ils vacillent différemment à cause de la distribution de liquide à l’intérieur. Et aujourd’hui, nous ne savons pas si le cœur de Mars est liquide ou solide, ni sa taille. InSight nous fournira ces informations. »

 

La première image de Mars InSight Lander de la NASA

La dernière partie du voyage a été la plus pénible, la NASA parlant de « sept minutes de terreur » en raison de l’incapacité de contrôler l’atterrissage de la sonde, qui a coûté tout de même 828 millions de dollars à l’agence spatiale.

Cette première image que vous pouvez retrouver ci-dessous n’est pas nette, ni précise. Elle a été prise quelques instants après l’atterrissage. Sur Twitter, le compte officiel de la mission – qui narre à la première personne cette expédition – explique cette qualité médiocre : « Le couvre-objectif n’est pas encore éteint, mais je devais vous montrer un premier aperçu de ma nouvelle maison. »

Ainsi, nous pouvons voir des taches sombres ressemblant à des bactéries sur une lame de microscope, mais évidemment, ce ne sont que de la poussière et des débris résultants de l’atterrissage. Une partie de l’engin spatial lui-même, probablement l’un de ses trois repose-pieds, est visible en bas au centre.

Pour information, InSight est équipée de deux caméras : celle responsable de cette image se trouve sur le corps principal de la navette et capture des images en plongée, ce qui maximise le champ de vision pour les travaux en gros plan. L’autre, montée sur le bras robotique, est celle qui fournira notamment des images panoramiques et en couleur avec un champ de vision d’environ 45 degrés.

Cependant, le plus important de la mission est son succès d’atterrissage : plus que d’atterrir en bon état, elle se trouve précisément là où c’était planifié, dans la plaine de l’Elysium, au nord de l’équateur local.

La mission InSight est donc arrivée 205 jours après son lancement le 5 mai. Le vaisseau spatial a parcouru 434 millions de kilomètres de la côte de la Californie pour se rendre sur la planète rouge.

D’autres images nous sont parvenues depuis, comme celle-ci, beaucoup plus nette !

 

Ses plans pour le futur

Dorénavant, la véritable excitation commence pour les astronautes. Selon Lori Glaze, directrice par intérim de la Division des sciences planétaires au siège de la NASA, « une fois qu’InSight est installée sur la planète rouge et que ses instruments sont déployés, elle commencera à collecter des informations précieuses sur la structure de l’intérieur profond de Mars – informations qui nous aideront à comprendre la formation et l’évolution de toutes les planètes rocheuses, y compris celle que nous appelons la maison« .

Equipé avec des panneaux solaires de la taille d’une table de ping-pong, d’un bras robotique et de cinq pieds avec des doigts saisissants, cet appareil technologique est en place pour deux ans minimum. Les informations et clichés qu’il enverra à la NASA, diffusés en grande partie via le compte Twitter dédié à ce projet, permettront de grandement avancer dans l’étude de Mars et de son sol. Jusqu’à maintenant, seules 40 % des missions sur la planète rouge ont réussi, toutes dirigées par les Etats-Unis.

L’objectif à long terme de la NASA est d’envoyer une mission humaine sur Mars dans les années 2030. Cependant, l’ancien astronaute Buzz Aldrin pense qu’une date légèrement plus tardive de 2040 est plus réaliste..

© Pixabay
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