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— © Ellard Hunting

Des chercheurs britanniques ont récemment découvert que les essaims massifs d’insectes pouvaient générer des quantités prodigieuses d’électricité statique, correspondant à la charge d’un nuage d’orage typique.

Une charge électrique insoupçonnée

De nombreux types d’insectes sont connus pour exploiter les champs électriques. Dans le cas des abeilles, la détection de leurs infimes variations va optimiser la recherche de pollen et les charges statiques produites par les insectes faciliter sa récolte. Pour cette nouvelle étude publiée dans la revue iScience, les chercheurs des universités de Bristol et de Reading ont exploré l’influence des essaims sur la charge électrique atmosphérique.

« Nous avons toujours cherché à savoir comment la physique influençait la biologie, mais à un moment donné, nous avons réalisé que la biologie pouvait également influencer la physique », explique Ellard Hunting, auteur principal de la recherche.

Afin d’évaluer la quantité d’électricité statique produite par un groupe d’abeilles, l’équipe a placé un moniteur de champ électrique près de ruches et suivi son évolution lorsque les insectes ont commencé à former un essaim. En fonction de la densité de ces derniers, une augmentation de l’électricité atmosphérique de 100 à 1 000 volts par mètre a été observée.

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— Kuttelvaserova Stuchelova / Shutterstock.com

Ces données ont permis aux chercheurs de développer un modèle permettant d’extrapoler l’influence d’autres groupes d’insectes sur la charge électrique atmosphérique. Il s’est avéré que les criquets avaient l’impact le plus important, en raison des proportions « bibliques » que peuvent atteindre leurs essaims, avec des charges électriques équivalentes à celle d’un nuage d’orage.

D’importantes implications

Selon l’équipe, l’influence des insectes en essaim sur le champ électrique atmosphérique est un facteur largement négligé par les modèles climatiques et météorologiques actuels. Elle suggère également que d’autres organismes, comme les oiseaux et les microbes, pourraient avoir des effets similaires.

« Il serait intéressant d’étudier comment ces organismes interagissent avec d’autres processus atmosphériques tels que les flux d’ions et d’aérosols », souligne Hunting. « En pensant plus largement, lier la biologie et la physique pourrait aider à résoudre de nombreux problèmes déroutants, comme la raison pour laquelle on trouve de grandes particules de poussière si loin du Sahara, ce qui ne peut être expliqué avec les idées existantes », ajoute son collègue Giles Harrison.

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