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Première observation d’une aurore infrarouge sur Uranus

Cette découverte pourrait aider les chercheurs à percer des secrets de la planète

uranus
© NASA, ESA, and M. Showalter (SETI Institute)

Uranus, une des géantes glacées du Système solaire, réserve encore bien des mystères aux astronomes. L’un d’entre eux vient d’être partiellement levé grâce à la première observation d’une aurore infrarouge sur cette planète. Les résultats de cette recherche novatrice ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, pouvant non seulement expliquer les anomalies thermiques d’Uranus, mais également éclairer les scientifiques sur les propriétés magnétiques et atmosphériques des exoplanètes potentiellement habitables.

Contrairement aux aurores boréales et australes terrestres, visibles dans le spectre de la lumière que l’œil humain peut percevoir, les aurores d’Uranus émettent dans des longueurs d’onde infrarouges. Cette spécificité s’explique par la composition atmosphérique de la planète, principalement faite d’hydrogène et d’hélium. La découverte a été rendue possible grâce aux technologies avancées du télescope Keck II, l’un des leaders en matière d’optique et d’infrarouge.

L’étude a analysé les variations de luminosité d’une particule chargée connue sous le nom de H3+, une composante clef des aurores. Les chercheurs ont observé une augmentation notable de la densité de cette particule dans l’atmosphère d’Uranus, ce qui est en cohérence avec une activité aurorale accrue. Ces observations pourraient fournir des indices sur les mécanismes thermiques à l’œuvre sur les géantes gazeuses, dont les températures dépassent souvent les prévisions des modèles astronomiques.

Mais la portée de cette découverte dépasse les frontières d’Uranus. Emma Thomas, auteure principale de l’étude et doctorante à l’université de Leicester, souligne que ces résultats peuvent avoir des implications sur notre compréhension des exoplanètes. Nombre d’entre elles partagent des caractéristiques similaires à celles d’Uranus et de Neptune, et les données collectées pourraient ainsi éclairer les chercheurs sur les conditions atmosphériques et magnétiques de ces mondes lointains, voire sur leur habitabilité potentielle.

En outre, la découverte offre des pistes de réflexion sur des phénomènes terrestres moins bien compris, comme les inversions géomagnétiques des pôles. Uranus vit ce processus presque quotidiennement en raison de son axe de rotation désaligné. Comprendre le fonctionnement des aurores sur cette planète pourrait donc nous préparer aux changements géomagnétiques à venir sur Terre. Par ailleurs, James-Webb a révélé de nouvelles images de toute beauté d’Uranus et de ses anneaux.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: IFL Science

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