Vous pensez que seul l’homme peut lire et identifier des fautes d’orthographe ? Détrompez-vous, des chercheurs sont parvenus à apprendre à des babouins à différencier des vrais mots de pures inventions. Une expérience surprenante à découvrir tout de suite !

Il est difficile d’imaginer que les babouins soient capables d’apprendre à reconnaître des mots alors même qu’ils ne savent pas parler. Et pourtant, le psycholinguiste Jonathan Grainger est parvenu à apprendre à six d’entre eux à détecter des fautes d’orthographe : « Les singes sont capables d’apprendre les combinaisons de lettres qui apparaissent fréquemment dans les mots anglais et de détecter les anomalies autrement dit les lettres qui ne sont pas à la bonne place« , explique le communiqué de CNRS. L’expérience a été menée au laboratoire de Psychologie cognitive de l’université d’Aix-Marseille (Université de Provence, CNRS). Comme le souligne Jonathan Grainger, celle-ci « repose sur le volontariat : les singes exécutent les tâches que nous leur soumettons quand ils en ont envie. » Entre deux séances d’épouillage, ils peuvent donc se rendre devant un écran tactile pour s’adonner à une petite session d’exercices reposant sur la reconnaissance de mots de quatre lettres : les babouins doivent appuyer sur un ovale s’il le mot est juste et sur une croix dans le cas contraire. Pour chaque bonne réponse, ils reçoivent en récompense une graine de céréale. De quoi motiver les troupes !

Après six semaines, le male Dan était déjà parvenu à identifier 308 mots justes parmi les 8000 proposés, contre 81 pour la femelle Violette. Mais ce qu’il y a de plus surprenant encore est que « lorsqu’on leur présente un autre mot réel pour la première fois, tel que «land», ils vont le reconnaître comme tel du premier coup. Cela signifie qu’ils ont appris à identifier les éléments qui font un mot […] Le singe fait comme l’homme un vrai traitement orthographique, il apprend des groupes de lettres » comme l’explique le chercheur. Autre découverte fascinante, les babouins sont également capables d’articuler des phrases selon Arnaud Rey, qui a rejoint l’équipe de Jonathan Grainger : « Nous avons appris aux babouins à considérer six paires de symboles – en l’occurrence des lettres grecques – comme des mini-phrases, reprend Joël Fagot. Ils devaient comprendre que dans chaque paire, l’ordre des symboles est essentiel, puisque le premier représente en quelque sorte le sujet et le deuxième le verbe. Ensuite, nous leur avons appris à emboîter deux mini-phrases comme nous le ferions pour que cela soit compréhensible dans notre langage. Nous avons constaté que les babouins assemblaient les phrases comme nous« . Au-delà de ça, ces recherches publiées dans la revue Science nous permettent de disposer aujourd’hui d’un modèle pour comprendre les processus cognitifs humains et nous renseignent sur les origines de nos propres aptitudes !

Alors, envie de vous confronter à un babouin avec un petit test d’orthographe ?

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