Les problèmes climatiques ont été au cœur du sommet du G7 2019. Plus précisément, les grandes puissances ont évoqué les incendies qui ravagent actuellement l’Amazonie, mais aussi ceux qui ont lieu présentement en Afrique.

Actuellement, il y a une grande affluence médiatique autour des incendies en Amazonie. Le problème a été évoqué lors du sommet du G7 2019, qui s’est tenu en France, à Biarritz du samedi 24 au lundi 26 août. Si la situation en Amazonie provoque tant d’effervescence, le président français Emmanuel Macron a attiré l’attention sur un problème similaire qui se déroule en ce moment même en Afrique, plus particulièrement dans la forêt du bassin du Congo, surnommée le « deuxième poumon vert » de la planète.

La NASA montre qu’une grande partie de l’Afrique du Sud part en fumée

Le 16 août dernier, la NASA a dévoilé une carte satellite sur laquelle on pouvait voir les feux de forêt en Amazonie et en Afrique. Comme le rapporte Sciences et Avenir, on voit sur cette carte, en rouge incandescent, les zones en feu et on constate que les incendies en Afrique sont au moins aussi étendus que ceux en Amazonie.

Ces feux de forêt s’étendent du Gabon à l’Angola et se poursuivent de l’Atlantique à l’océan Indien. Emmanuel Macron a notamment fait part de son inquiétude sur ces incendies en Afrique. Dans un tweet, il déclare que « la forêt brûle également en Afrique subsaharienne. Nous sommes en train d’examiner la possibilité d’y lancer une initiative similaire à celle que nous venons d’annoncer pour l’Amazonie. » 

En effet, les pays du G7 (les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon) ont prévu de débloquer un fonds de 20 millions de dollars pour envoyer des Canadair, des avions bombardiers d’eau, pour lutter contre les feux d’Amazonie. Les pays du G7 vont-ils ainsi prendre la même mesure pour régler le problème des feux de forêt en Afrique ?

L’Angola s’agace de la réaction des pays du G7

Toutefois, la réaction active des pays du G7 peut être stoppée par un détail. D’une part, selon Guillaume Lescuyer, spécialiste de l’Afrique centrale auprès du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), les feux observés sur la carte de la NASA n’ont pas lieu dans la zone considérée comme le deuxième poumon de la planète « mais plutôt en Angola, en Zambie, etc. ».

D’autre part, l’Angola a exprimé son agacement face à la comparaison de ce qui se passe en Afrique avec ce qui se passe en Amazonie. Dans un communiqué, le pays a déclaré que cette comparaison erronée peut « conduire à une dramatisation de la situation et une désinformation des esprits les plus imprudents ».

Les feux en Afrique sont ordinaires et volontaires

Tosi Mpanu Mpanu, ambassadeur et négociateur climat pour la République démocratique du Congo (RDC), a tenu à expliquer aux conférences climat des Nations unies que certes, « la forêt brûle en Afrique mais pas pour les mêmes causes ». Le ministre angolais de l’Environnement, cité par Sciences et Avenir, a tenu à expliquer qu’ « à cette époque de l’année, dans plusieurs régions de notre pays, il y a des incendies provoqués par les agriculteurs en phase de préparation des terres, en raison de la proximité de la saison des pluies ».

Ainsi, Tosi Mpanu Mpanu explique que si « en Amazonie, la forêt brûle essentiellement à cause de la sécheresse et du changement climatique, en Afrique centrale, c’est essentiellement dû aux techniques agricoles ».

Mais cette explication va-t-elle satisfaire les gouvernements mondiaux et pendant combien de temps les organismes de défense de l’environnement laisseront cette pratique perdurer ? D’autant plus que, selon le président congolais Félix Tshisekedi, à ce rythme, les forêts en Afrique seront « menacées de disparition à l’horizon 2100 ».

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