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Des archéologues identifient une famille tuée dans un incendie il y a près de 6 000 ans en Ukraine

Les chercheurs ont reconstitué les circonstances de la mort de sept personnes

Incendie Maison Ukraine
— © Fuchs et al., 2024, PLOS One, CC-BY 4.0

Une étude archéologique menée sur des restes humains retrouvés dans une maison incendiée vieille de 5 700 ans apporte un éclairage sur un drame mystérieux survenu dans ce qui est aujourd’hui l’Ukraine. Selon une étude récente, publiée dans la revue PLOS One, des ossements humains partiellement brûlés datant de cette période montrent qu’un groupe d’hommes de l’âge de pierre a probablement péri dans l’incendie d’une maison. Cependant, les raisons des blessures violentes subies par deux adultes à la tête, et le fait qu’une autre personne soit décédée plus d’un siècle après les autres, restent des mystères.

Un incendie meurtrier et des mystères à élucider

En 2004, près de Kiev, des archéologues ont exhumé des ossements humains dans une maison préhistorique située sur le site de Kosenivka. Ce lieu, vestige d’une civilisation de l’âge de pierre, faisait partie des colonies des Cucuteni-Trypillia (CTS), qui ont occupé les régions de l’actuelle Ukraine, de la Moldavie et de la Roumanie entre 4800 et 3000 avant J.-C. Les CTS étaient connus pour leurs maisons et bâtiments publics, souvent incendiés volontairement à leur abandon. 

La découverte des ossements humains dans une maison incendiée à Kosenivka a étonné les archéologues, qui ont mené une étude approfondie pour comprendre les événements. Selon Katharina Fuchs, anthropologue à l’université de Kiel, et ses collègues, « il est difficile de savoir si l’incendie est directement lié à un meurtre, comme l’hypothèse d’un acte de violence avant de brûler la maison, mais cela reste une spéculation ».

Les recherches ont permis de déterminer que sept individus, vraisemblablement d’une même famille, avaient perdu la vie dans cet incendie. Cinq d’entre eux ont été retrouvés à l’intérieur de la maison, complètement brûlés, tandis que deux autres, non carbonisés, se trouvaient à l’extérieur. Parmi les victimes retrouvées à l’intérieur, deux adultes portaient des blessures crâniennes graves, soulevant des questions sur la cause de leur mort. Ce traumatisme pourrait-il être lié à un acte de violence avant ou pendant l’incendie ? Les chercheurs n’ont pas encore de réponse définitive.

Incendie
© Fuchs et al., 2024, PLOS One, CC-BY 4.0

Des analyses modernes pour comprendre une tragédie ancienne

Les chercheurs ont utilisé la datation au radiocarbone pour déterminer que six des sept personnes, probablement issues d’une même famille, sont mortes entre 3690 et 3620 avant J.-C., tandis que la septième, un adulte non brûlé, est décédé environ 130 ans après l’incendie, après que la maison a été abandonnée. En examinant les fractures et la décoloration des os, les chercheurs ont conclu qu’ils avaient été brûlés alors qu’ils étaient encore frais.

En se basant sur ces informations et sur les dates des décès, l’équipe suggère que trois personnes sont probablement mortes à l’intérieur de la maison en flammes, tandis que les autres ont succombé à l’inhalation de fumée ou à l’empoisonnement au monoxyde de carbone à l’extérieur. Mais cette analyse n’a pas permis d’expliquer les blessures à la tête observées chez deux adultes.

Rituels ou conflits intergroupes ?

Il est clair que la maison et les corps ont été recouverts de terre et de débris quelques mois après l’incendie, et qu’une partie du crâne d’une autre personne a été déposée dessus un siècle plus tard, ce qui pourrait suggérer un rituel funéraire ou une tradition complexe.

Les chercheurs estiment qu’il pourrait s’agir d’une tradition funéraire impliquant plusieurs étapes, bien qu’ils n’aient pas de certitudes sur les pratiques de l’époque. Fuchs explique qu’il reste encore de nombreuses inconnues, notamment sur la manière dont ces personnes traitaient leurs défunts.

Jordan Karsten, archéologue à l’université du Wisconsin, qui n’a pas participé à l’étude, suggère que ces découvertes pourraient indiquer qu’un raid a eu lieu, pendant lequel la maison a été incendiée. Il estime que, plutôt que de détruire délibérément leurs propres habitations, les membres des CTS auraient pu être attaqués par des voisins venus de régions proches, notamment de zones peuplées par des groupes de pasteurs nomades. Par ailleurs, une étrange pile de crânes de l’âge de pierre trouvée en Italie déconcerte les archéologues.

Par Eric Rafidiarimanana, le

Source: Live Science

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